Kinshasa, 13 décembre 2022(ACP).- Le livre « Le Zaïre en Transition 24 avril 1990-24 avril 1995 » du professeur ordinaire à l’Université de Lubumbashi (Unilu), Yogolelo Tambwe ya Kasimba a été publié aux Éditions du Lusu, a rapporté l’auteur lundi à l’ACP.
« Ce livre est donc composé de deux parties à savoir, Réflexions à chaud d’un historien et Glossaire encyclopédique de la transition. Les Réflexions à chaud » comprennent 25 textes qui analysent des faits saillants de la Transition. Ils rendent compte du parcours, en dents de scie, du Zaïre en Transition, des mouvements convulsifs du Zaïre en travail, mouvements annoncés avec une longueur d’avance parfois, dénoncés avec vigueur à l’occasion mais toujours analysés avec pertinence », a-t-il dit.
Le Glossaire encyclopédique prolonge, en les éclairant, les Réflexions à chaud. Il est constitué d’une centaine de mots et groupes de mots phares de la Transition rangées par ordre alphabétique. Des articles de fond les circonscrivent et les explicitent.
« Puisse-t-il nous aider tous à faire mémoire, à témoigner, à garder vivace le souvenir d’hier; des faits d’hier ! Aussi, nous serons à même de répondre à ces interrogations existencielles auxquelles nous invite François Hartog : comment et, si possible, pourquoi en est- on arrivé là ? Comment faire en sorte que cela ne se reproduise plus? », a écrit l’historien Yogolelo Tambwe ya Kasimba.
Dans la conclusion à son ouvrage de 375 pages, le Pr Yogolelo invite ses compatriotes congolais à une réflexion.
« Cette période de transition constitue-t-elle proprement une transition vers la 3ème République ainsi que nous semblons presque tous le croire ou le faire croire? N’est-elle pas plutôt, en fait et en droit, cette 3ème République proclamée ou souhaitée par le Président Mobutu le 24 avril 1990? », s’est-il interrogé.
Et lui d’ajouter : « Il nous importe de réfléchir à ces questions qui ne sont pas de celles que l’on qualifie à la légère d’académiques. Non seulement elles fondent ou déterminent des stratégies politiques actuelles, des individus ou groupes d’individus, des partis ou plate forme politiques mais aussi elles expliquent et dévoilent de telles stratégies qui ne s’embarrassent guère du devenir collectif, national ».
Pour le Pr Yogolelo, une transition qui dure longtemps, plus d’une année où deux, n’en est plus une. Selon lui, elle prolonge et consolide l’état ancien des choses.
« Elle y parvient en couvant délibérément une crise sociale profonde, multiforme qui fasse regretter l’ancien pouvoir décrié et préféré celui-ci au changement de pouvoir réclamé au départ. Une transition permanente fait l’affaire des gouvernants réactionnaires ou opportunistes. Seule, une révolution violente peut y mettre fin », a conclu le Pr Yogolelo Tambwe ya Kasimba. ACP/