RDC :  » Ko dekama », un geste de respect en voie de disparition chez les Bakongo

Kinshasa, 29 avril 2025 (ACP).-  Le « Ko Dekama », symbole ancestral de respect, d’humilité, consistant à fléchir légèrement les genoux en signe de salut ou de service, disparait progressivement chez les jeunes filles Ne kongo, notamment à Kinshasa, en République démocratique du Congo, selon un constat de l’ACP, après une ronde mardi dans différents quartiers.

«Traditionnellement enraciné dans les pratiques sociales, ce rituel était transmis de génération en génération. Une fille ou une femme Mukongo ne pouvait saluer un aîné, servir un plat ou offrir un objet sans marquer cette flexion du genou, signe d’éducation, de respect et d’attachement aux valeurs communautaires», a fait savoir Elisabeth Kuyekasana, habitante du quartier Nsola à Kisenso.

Et de poursuivre : « mais aujourd’hui, dans les quartiers de la capitale, le geste se raréfie. Certaines jeunes filles, influencées par les normes urbaines ou par peur d’être jugées, choisissent de s’en abstenir».

À Kinshasa, poser le geste « Ko Dekama » est parfois perçu comme un signe de villageoise.

« Pourtant, c’est une richesse culturelle que nous devons préserver », a expliqué Ma Mado Kiangebeni, originaire du Kongo-Central, rencontrée à la sortie d’un culte dans la commune de Kasa-Vubu.

« Ce changement de comportement inquiète les aînés et les acteurs culturels, qui y voient une érosion des valeurs identitaires. Le respect ne devrait jamais être considéré comme une faiblesse. Le « Ko Dekama » incarne notre manière d’honorer autrui », a souligné M. Kianza Kivuvu, responsable d’une association culturelle à Selembao.

Face à cette disparition progressive, des initiatives communautaires voient le jour. Certaines familles, conscientes de l’enjeu, réintroduisent ce geste dans l’éducation des filles, pendant que des ONG culturelles organisent des ateliers de sensibilisation à la préservation des coutumes Bakongo.  ACP/C.L.

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