Kinshasa, 13 mai 2025 (ACP).- La rareté des femmes fidèles dans la société kinoise, incarnée par le personnage « Flora » chanté par Franco, a suscité un débat mardi lors d’une rencontre entre les sociologues et les artistes dans un cercle culturel à Lemba, commune du centre de Kinshasa, en République Démocratique du Congo.
«Autrefois incarnée par le personnage « Flora » chanté par Franco Luambo Makiadi, la fidélité conjugale féminine tend à disparaître dans les mentalités urbaines modernes. De plus en plus, des jeunes femmes à Kinshasa considèrent les relations extraconjugales non plus comme un interdit, mais comme un levier social ou économique», a déclaré le chanteur Prince Wazaya.

«L’observation faite dans la ville de Kinshasa, refuser un homme juste parce qu’on a un mari cela ne se fait plus, cette évolution est portée par la précarité, la quête de confort matériel et l’influence des réseaux sociaux, qui valorisent les apparences et les avantages matériels», a ajouté Prince Wazaya en précisant que ces relations dites secondaires permettent d’assurer une certaine autonomie dans une ville où la vie devient de plus en plus chère.
«Kinshasa traverse une mutation morale importante, où les repères affectifs se marchandent, Le modèle de la femme intègre, résistant aux tentations au nom de la fidélité, semble aujourd’hui dépassé», a expliqué Antoine Makiadi, sociologue et ancien professeur à l’Institut Bituku à Matadi.
D’après lui, la fidélité devient un luxe dans une société marquée par l’instabilité économique.
Ce changement de paradigme interpelle une rumba comme chanson « Flora », jadis célébrée, semble reléguée au rang de souvenir romantique d’un temps où l’amour résistait encore à l’argent.
ACP/ODM