Kinshasa, 13 mai 2025 (ACP).- Un appel à la revalorisation de tradition culturelle du peuple né Kongo en République démocratique du Congo a été lancé mardi à Kinshasa par quelques sociologues, plaidant pour une redécouverte des racines ancestrales pour restaurer une identité culturelle forte de cette communauté.
«Le peuple né Kongo ne peut se construire un avenir solide sans renouer avec les racines qui ont forgé sa grandeur. Il est urgent de réintégrer notre culture dans notre vie quotidienne», a déclaré Abbé Bandwenga, président de l’Ong Congo ya Bakulutu.
Selon lui, les traditions Bakongo constituent un socle de civilisation majeur en Afrique centrale, allant de la cosmologie à la médecine traditionnelle, en passant par les rites spirituels, les symboles mystiques et les pratiques sociales codifiées.
Il a également regretté l’effacement progressif de ces repères identitaires, en partie causé par la colonisation et la mondialisation.
«Malgré les tentatives d’oppression, notre culture a survécu. Ce que nous devons faire aujourd’hui, c’est la valoriser avec fierté», a-t-il ajouté.
Dans le même registre, le sociologue Bandwenga a rappelé que le royaume Kongo fut l’un des royaumes les plus structurés du continent, s’étendant sur des territoires actuels de la RDC, de l’Angola, du Congo-Brazzaville et même du Gabon.
Les jeunes appelés à s’approprier le patrimoine culturel né kongo
Partant de cette analyse, le président de Congo ya Bakulutu a invité la jeunesse à s’approprier ce patrimoine comme levier d’unité et de renaissance culturelle.
«Nous devons transmettre à nos enfants non seulement les langues, mais aussi les récits, les symboles, les rites et les savoirs de nos ancêtres», a-t-il exhorté.
Avec l’essor des médias numériques et de l’éducation culturelle, plusieurs initiatives communautaires commencent à voir le jour. Toutefois, selon lui, cela demeure encore insuffisant face à l’ampleur de l’oubli culturel qui s’installe.
«Il faut que le renouveau culturel devienne un mouvement populaire. Ce n’est pas un retour en arrière, mais un enracinement pour mieux avancer», a-t-il préconisé.
Il sied de signaler que la préservation des traditions Bakongo est indissociable du processus de décolonisation mentale et de souveraineté culturelle en Afrique.
ACP/ODM