RDC : une feuille de route pour protéger le patrimoine culturel mobile recommandée


Kinshasa, 15 mars 2025 (ACP).- une feuille de route pour protéger et lutter contre le trafic illicite du  patrimoine mobile en République Démocratique du  Congo (RDC), a été recommandée à l’issu d’un atelier, tenu du 24 au 28 février 2025 à Mbanza-Ngungu, province du Kongo Central, (ouest du pays), a relevé vendredi, un des organisateurs dans un entretien avec l’ACP.

« La protection et lutte contre le trafic illicite du  patrimoine mobile en RDC est un devoir constitutionnel et républicain, consacré à l’article 46 alinéa 4 qui stipule que l’État protège le patrimoine culturel et en assure la promotion. C’est ce qui fait que le Comité consultatif national, en tant que service public du ministère de la Culture, arts et patrimoine, met en place une feuille de route », a déclaré le professeur Joël Ipara Motema, coordonnateur national du comité consultatif national (CCN).

D’après lui, la mise en place de cette feuille de route va permettre au ministère de tutelle d’endiguer, si possible, le fléau qui caractérise le pillage et le trafic illicite de son patrimoine mobile en cette période cruciale où la RDC fait face à la guerre lui imposée injustement par le Rwanda.
Le professeur Ipara a indiqué également que cette feuille de route peut permettre d’assurer de la diffusion des textes et les conventions, en matière de protection et de lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel mobile.


« La feuille de route recommandée sera en mesure de développer des programmes de sensibilisation au niveau des écoles et des universités, d’intégrer le module de lutte contre le trafic illicite dans les écoles de la police et des écoles de guerre », a-t-il précisé.

Une autre précision : « la feuille de route suggère, en son sein, la mise en place d’une brigade qui va travailler dans la détection et la dissuasion en rapport avec le trafic illicite du patrimoine culturel mobile congolais », a-t-il relevé.

Il a en outre soutenu que cette feuille de route constitue un outil de gouvernance dans le domaine de protection et de lutte contre le trafic illicite des biens  culturels de la RDC.
L’orateur a, par la suite, signifié que la RDC dispose d’un patrimoine culturel riche à inventorier pour être connu et mis en valeur. Une expertise technique particulière serait à former pour renforcer le travail de conservation, de valorisation et d’information en cette matière.

« Cela, parce que le domaine de l’archéologie par exemple, est peu prisé par les jeunes congolais et à peine organisé dans les universités congolaises et un nombre important d’étudiants, embrassent plus les filières de l’économie, du droit, de la médecine, l’informatique », a-t-il martelé.

Il a renchéri, indiquant que les institutions de conservations du patrimoine mobile notamment, les musées,  les archives et bibliothèques, devrait disposer d’un creuset d’experts dans ce domaine pour faire face à la relève, étant donné le vieillissement du corps professionnel en archéologie.
Le coordonnateur national du comité consultatif national a, enfin, relevé que l’Université de Kinshasa dispose d’un département des Sciences historiques avec une filière d’archéologie. Mais, c’est à peine que  les archéologues, historiens de l’art, issus de cet alma mater, sont sur le terrain du patrimoine culturel. Et les autres, sont plus des historiens de l’art.

« Il y a à l’heure actuelle, une grande opportunité pour que les universités congolaises, fassent la promotion des domaines liés aux métiers du patrimoine culturel », a-t-il dit.
Le Comité consultatif national, en tant que service public du ministère de la culture, arts et patrimoine, ne peut que proposer, à travers cette feuille de route adoptée, mercredi 12 mars 2025 dernier, une mise en œuvre pour que la culture participe au développement socio-économique de la RDC, à en croire aux ambitions qui sont celles de la Ministre de tutelle, Yollande Elebe Ma Ndembo.
Cependant, quelques recommandations, issues de l’atelier organisé dans la ville centenaire de Mbanza-Ngungu en février dernier :
–       Au gouvernement de la République de doter les institutions de gestion du patrimoine des moyens financiers et techniques nécessaires pour mener à terme des inventaires de leurs collections,
–       De rendre opérationnel la commission nationale du rapatriement des biens culturels, des archives et des corps humains soustraits afin de mener avec efficacité les actions y afférentes,
–       Aux institutions de gestions des collections muséales et d’archives de travailler en synergie avec les différents services et acteurs qui interviennent dans l’expertise des objets d’art et la délivrance des permis d’exportation,
–       A la Société civile de promouvoir  une éducation à la citoyenneté responsable dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en organisant des campagnes de sensibilisation, en mettant en place des comités locaux de promotion et de protection du patrimoine culturel…


La lutte contre le trafic illicite des biens culturels nécessite une action collective et coordonnées impliquant tous les acteurs concernés à savoir, les autorités nationales et  locales, les forces de l’ordre, les institutions culturelles, les communautés locales et la société civile.


Organisée avec l’appui financier de l’Office fédéral de la culture Suisse et l’accompagnement de l’Unesco, sous le haut patronage du Ministère de la culture et des arts, la séance de validation du rapport final des assises de Mbanza-Ngungu est un pas de géant pour la RDC. ACP/C.L.

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