Kinshasa, 29 juin 2025 (ACP), -Un plaidoyer pour l’éveil de la conscience culturelle en République démocratique du Congo a accompagné la mise en circulation du magazine socio-culturel dénommé « Dipanda to’Mboka », lancé le 28 juin à Kinshasa en marge de la fête de l’indépendance célébrée chaque 30 juin, a appris l’ACP dimanche de source officielle.
« Ce magazine n’est pas seulement populaire, mais singulier. C’est une revue qui plaide pour l’éveil de la conscience culturelle, c’est toute une interpellation. N’arrêtons pas quelque chose que nous avons déjà commencé (…). Nous devons réussir à résoudre nos problèmes par nos propres moyens », a indiqué le professeur Henry Bundjoko, directeur général de l’Institut des musées nationaux du Congo (IMNC) et parrain dudit magazine.
Le professeur Henry Bundjoko a martelé, à cette occasion, le rôle que porte la RDC, de par son positionnement et sa mission en Afrique, mais aussi concernant l’unité de ses différents peuples, qui ne devraient composer, au final, qu’une seule et unique culture.
« De la source à l’embouchure du fleuve Congo, il n’y a que la culture, la richesse et la population. Nous comptons officiellement cinq cents quatre (504) peuples, une diversité culturelle incomparable. C’est notre grand secret », a-t-il souligné, rappelant que cette richesse est souvent méconnue ou sous-estimée par les Congolais eux-mêmes, alors qu’elle suscite l’admiration et l’envie à l’étranger.
« Il n’y a pas un pays au monde, ni en Afrique, qui compte plus de peuples que la RDC (…). Et si l’on doit parler de diversité culturelle, vous constaterez que nous n’avons qu’une seule culture. Cette revue est une manière de repenser l’indépendance. Nous avons l’indépendance, mais est-elle totale ? », s’est-il interrogé.
Ce questionnement fort invite, à l’en croire, à dépasser les symboles pour engager une réelle transformation portée par une conscience patriotique.
« Il faut aimer notre pays et travailler au service de cette terre, car vendre sa terre, c’est vendre son âme », a-t-il exhorté.
La place centrale de la culture évoquée pour une indépendance authentique de la RDC

M. Bundjoko a également évoqué la place centrale de la spiritualité et de la culture congolaise dans cette quête d’indépendance authentique.
« Celui qui adopte uniquement la culture des autres finit par perdre la sienne et devenir esclave. Nous devons valoriser nos savoirs, nos traditions, nos intelligences, qui sont multiples et puissantes », a-t-il dit.
Le lancement de « Dipanda to’Mboka » est perçu par lui comme un appel à la réflexion collective et à l’engagement des jeunes générations.
« Cette revue n’est pas seulement un magazine populaire, mais un outil singulier qui interpelle notre conscience culturelle. Capitalisons nos forces, forgeons-nous nous-mêmes pour réussir à résoudre nos problèmes par nos propres moyens », a appelé Henry Bundjoko.
« Personne en RDC n’est petit ou inutile. Nous sommes tous utiles et devons léguer à nos enfants non seulement notre terre, mais aussi nos intelligences, notre culture et notre dignité », a-t-il conclu.
Il convient de noter que Dipanda to’Mbokaest un projet initié par l’Entreprise pour la mise en valeur de la culture, des arts et des services(Emivacs). Ce premier numéro, structuré autour d’une dizaine de rubriques, a mis en lumière « dix intelligences congolaises pour bâtir le futur ». Il s’agit de femmes et d’hommes engagés, chacun dans son domaine, pour le développement du pays. Ont été retenus : «le Général-Major André MatutezulwaKamasobu, le Professeur Paulo BungaMuntu, Lilie Amba Kombo, AlidorMuyaya, Tyty Lufinku, François LuzemoMalonga, Claude Meutchehe Ngomsi, Virginie Lofembe, Neneth Masangi Lyon et Judith Yumbu».
ACP/C.L.