Un premier festival des Pianos de Kinshasa attendu du 23 au 29 octobre prochain

Kinshasa 15 octobre 2021 (ACP).- La ville de Kinshasa va abriter, pour la première fois, un rendez-vous d’expression musicale centré sur le piano  dénommé « Festival Pianos de Kinshasa », un événement organisé par la structure « Studio 1960 » du 23 au 29 octobre prochain, sous le thème « Improvisation », dans le but de réunir des pianistes congolais et étrangers autour des réflexions sur cet instrument musical, indique les organisateurs de cette activité au cours d’un entretien avec l’ACP.

Initié par le pianiste et compositeur David Shongo, directeur artistique, ce festival est une rencontre musicale de portée internationale consacrée au piano et aux talents pianistiques de tous les horizons, en vue de créer une industrie locale et d’aménager des temps de réflexion sur ce que peut être le piano à partir de Kinshasa.

La programmation du festival met l’accent sur les productions alternatives et de nouvelles écritures musicales à partir du piano et d’autres instruments à clavier tels que : le marimba, le xylophone, l’orgue, le synthétiseur, l’accordéon et le piano à tangentes, a indiqué M. Shongo.

Pour  la  coordonnatrice de ce  festival,  Julie Grimoud,  ce projet est celui d’une construction et d’une réunion, car au-delà des fractures entretenues de la ville, le festival pose le geste de faire entendre le talent des pianistes dans deux espaces toujours coupés l’un de l’autre, à savoir : celui de très riches et celui de très pauvres, celui de ceux qui ont le pouvoir et celui de ceux qui ne l’ont pas,  les espaces ouverts  et les espaces fermés . «Nous voulons dépasser cette opposition qui est une image, une représentation, tant d’un côté que de l’autre, un aveuglement entretenant le mauvais drame qu’on fait semblant de craindre ou sur lequel on se complaît à s’apitoyer», a-t-elle déclaré.

Le Festival Pianos de Kinshasa, un projet porté par un collectif d’artistes congolais et français

Par ailleurs, selon les organisateurs, le Festival Pianos de Kinshasa n’est pas une simple programmation de concerts, mais un projet porté par un collectif d’artistes congolais et français. Il est parrainé par le pianiste suisse Nik  Baertsch, le festival est organisé par l’équipe de Kinshasa, composée de 5 membres exécutifs notamment : David Shongo, Hadassa Ngamba, Julie Grimoud, Lenyema Okiteke et Peter Miyalu.

Cette messe culturelle va comprendre plusieurs activités, à savoir : des concerts, des ateliers, ainsi que  des conférences visant à promouvoir le piano à Kinshasa. La programmation de cette édition invite quatre pianistes congolais et un pianiste japonais pour réfléchir sur le thème retenu.

De son côté, le directeur artistique David Shongo, a souligné l’intérêt du projet Pianos qui, en plus  de la programmation des pianistes  à Kinshasa, va donner une représentation plus avancée du piano comme instrument de musique dans ses fondements historiques et culturels.

« Il sera question d’engager une profonde réflexion sur la conception du piano dans l’espace kinois, a-t-il souligné, sur son trajet historique et artistique par rapport au dispositif de création musicale kinoise et congolaise, ainsi que sur les points de rapprochements ou de distanciation avec d’autres types de piano, tels qu’on peut le voir avec le piano afro- américain ou encore iranien. »  La question est celle d’aller delà de la représentation classique du Piano.

De l’improvisation comme possibilité de narrations singulières

Abordant la question sur thème de la première édition dudit festival, à savoir : « Improvisation », le directeur artistique a indiqué que les pianistes sont invités à réfléchir et à explorer leurs propres expériences humaines, comprises et verbalisées par l’art de l’improvisation, qui n’est pas seulement le fruit d’un hasard, ni un effet de transe, mais plutôt une réelle conversation avec son instrument et son espace.

Inspirée de la démarche de l’écrivain ivoirien Bernard Dadié dans son roman « Climbié », l’improvisation se veut une déconstruction de l’assimilation culturelle et s’affirme comme un moyen de distinction ; c’est-à-dire une possibilité de raconter des récits singuliers.                         

Pourquoi un festival Piano à Kinshasa ?

L’idée est partie du constat selon lequel dans la capitale congolaise, il s’observe un manque des scènes et d’espaces pour la création pianistique : la plupart des jeunes pianistes congolais manquent d’un écosystème favorable à leur pratique, ainsi que de motivation pour se professionnaliser.

Ils sont ainsi contraints d’émigrer à l’étranger ou d’embrasser d’autres pratiques instrumentales. D’où la nécessité d’inverser ce mouvement, en amenant des pianistes d’autres pays pour les mettre en dialogue avec ceux de la RDC : c’est là un des objectifs majeurs du festival.

La singularité de ce festival axé sur le piano et les pianistes en RDC et en Afrique subsaharienne réside dans trois objectifs qui sont : mettre l’instrument piano sur le devant de la scène kinoise, l’intégrer dans les espaces publics et mouvementés de la capitale et travailler sur la singularité de l’espace kinois en mettant en place une réflexion socioculturelle sur l’espace congolais.

Au cours du festival, il est aussi prévu « des Ateliers cliniques pianos », qui sont considérés comme un dispositif pédagogique pour les pianistes, et qui constituent un outil de renforcement des capacités techniques, de réflexion intellectuelle et théorique apportant un aperçu de l’écosystème musical local et mondial.

Les espaces choisis pour accueillir les « Nganda pianos », lors de cette édition sont : la terrasse Les Partenaires sur l’avenue ex-24 novembre et le rond-point Luputa à Bandalungwa, signale-t-on.

ACP/Kayu/SGB/NNG/Nig/KMT/Cfm/RLN

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