Faux! Il n’y a pas eu des professeurs médecins, assistants, médecins en spécialisation et étudiants en médecine empoisonnés lors de la tenue des journées scientifiques à Lubumbashi, en République Démocratique du Congo

Kinshasa, République Démocratique du Congo, le 4 juin 2024(#Acp_Debunkage).-La nouvelle qui circule sur les réseaux sociaux selon laquelle, un drame se serait produit à la faculté de médecine  de l’Université de Lubumbashi en République Démocratique du Congo, lors de la tenue des journées scientifiques causant un mort parmi les conférenciers ayant pris part au repas, et plus de 100 médecins hospitalisés qui présenteraient des signes cliniques d’intoxication alimentaire, des brûlures de l’œsophage et de l’estomac dus à l’empoisonnement est fausse et constitue une fake news de rumeur. 

En dépit de ce qui est relayé sur les différentes plateformes digitales, le poste  sous examen est faux.

Contcaté par l’Acp_Debunkage, Félix Momat Kitenge, participant aux journées scientifiques de la faculté de Médecine de Lubumbashi précise le contexte et clarifie les faits.

Félix Momat est membre du Département de Gynécologie-Obstétrique à la Faculté de Médecine, Professeur à l’Université de Lubumbashi et ailleurs en RDC. Médecin Gynécologue – Obstétricien, Spécialiste en Droit de la Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR), il est Président de la Commission Pratique Médicale du Conseil National de l’Ordre des Médecins de la RDC et Membre du Comité International de la FIGO.

1. Le contexte :

<< Chaque année, la Faculté de Médecine de l’Université de Lubumbashi organise des journées scientifiques, équivalentes à un congrès local ou à une conférence scientifique. Ces journées réunissent le personnel académique et scientifique de la faculté et d’autres institutions, autour de présentations de résultats de recherche, de publications scientifiques et de projets doctoraux. Pour cette année, les thèmes abordés étaient : (1) « Défis sanitaires actuels dans la province du Haut-Katanga : état des lieux et perspectives » et (2) « Place de la vaccination dans le contexte de la résistance aux insecticides et aux antipaludiques ». 

Comme dans de nombreux congrès à travers le monde, la participation à ces journées est généralement payante. Toutefois, cette année, la participation était gratuite à condition de s’inscrire préalablement en ligne. Ainsi, 255 membres se sont inscrits pour ce colloque, tenu du 20 au 22 mai à la Faculté de Médecine de Lubumbashi, en République Démocratique du Congo.

Contrairement aux années précédentes, la faculté n’avait pas prévu de restauration pour les participants. Cependant, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), l’un des partenaires de l’événement, a pris en charge l’organisation des repas pour les trois jours du colloque. 

2. Des rumeurs circulaient sur l’intoxication alimentaire de 300 personnes lors de ces journées scientifiques, insinuant un possible empoisonnement.

Ces affirmations sont infondées. Tout d’abord, il n’y avait pas 300 participants. Ensuite, les repas ont été servis pendant trois jours et ce n’est qu’au troisième jour, lors de la clôture, que des cas d’intoxication alimentaire ont été signalés. Les autorités de la faculté ont rapidement pris les mesures nécessaires pour secourir les victimes. 

Il est important de noter que certaines personnes présentes à ces assises n’ont pas consommé les repas et que parmi celles qui ont mangé, toutes n’ont pas  été victimes d’intoxications alimentaires. Et enfin, parmi les intoxiqués, seules quelques personnes ont développé des symptômes graves, et un seul décès a été déploré, celui du Photographe Kalume.

3. La prise en  charge et le nombre des décès

Comme mentionné précédemment, toutes les victimes ont été correctement prises en charge aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi et dans d’autres institutions hospitalières bien équipées. Aucun membre du personnel académique et scientifique n’est décédé. Le seul décès enregistré concerne le Photographe Kalume, pris en charge dans un hôpital périphérique de Lubumbashi avant d’être transféré tardivement aux Cliniques Universitaires où il a succombé.

4. De quoi s’agirait-il exactement ?

Les symptômes présentés par les victimes étaient ceux d’une « gastro-entérite a fébrile » : vomissements, diarrhée aqueuse aiguë, nausées, fatigue intense et inconfort abdominal. Le grand laboratoire de Lubumbashi a isolé le bacille Vibrio cholerae, responsable du choléra. Des échantillons ont été envoyés à des laboratoires à Lubumbashi, Kinshasa et Bruxelles pour des analyses complémentaires. 

La faculté de médecine (UNILU) communiquera officiellement sur les causes et les conséquences de ce drame. Il y a près d’une semaine, pour rassurer l’opinion,  le Recteur de l’Université de Lubumbashi, le Doyen de la Faculté de Médecine et le Médecin Directeur National du PNLP ont animé une conférence de presse à Lubumbashi devant les médias nationaux et internationaux >>. 

5.   Que retenir de ce debunk ?

Il n’y a pas eu d’empoisonnement de 300 personnes à la Faculté de Médecine de l’Université de Lubumbashi. Les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux sont fausses. 

Le colloque a compté 255 participants et un seul décès a été enregistré. Cette année, la faculté n’a pas organisé la restauration pour les participants.

#Acp_Debunkage

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