Kinshasa, 29 avril 2025 (ACP).- Le Premier ministre canadien Mark Carney a affirmé mardi que les relations entre son pays et les Etats-Unis étaient terminées, estimant que Ottawa ne devait jamais oublier «la trahison» de Trump, ont rapporté les médias internationaux.
«Notre ancienne relation avec les États-Unis est terminée car le président Trump tente de nous briser pour nous posséder. Cela n’arrivera jamais», a déclaré Mark Carney, premier ministre canadien.
«J’appelle le pays à l’unité pour les difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices. Cette guerre, nous ne l’avons pas créée, mais nous allons la gagner», a-t-il ajouté.
Il a également précisé que l’une des responsabilités de son pays c’est de se préparer au pire et espérer le meilleur.
«Comme je l’ai dit depuis plusieurs mois, les États-Unis veulent nos terres, nos ressources, notre eau, notre pays. Jamais ! Mais nous devons reconnaître que notre monde a changé fondamentalement», a-t-il dit.
Selon les mêmes sources, les négociations en vue d’un nouvel accord commercial entre les deux pays devaient commencer début mai.
De son côté, le chef du Parti conservateur canadien Pierre Poilievre, a reconnu sa défaite et a promis de travailler avec Mark Carney pour placer les intérêts du Canada avant les luttes partisanes face aux attaques de Donald Trump.
Le Premier ministre libéral Mark Carney a remporté mardi 29 avril les législatives au Canada, promettant de triompher des États-Unis dans la guerre commerciale lancée par DonaldTrump et de ne jamais oublier la « trahison » américaine. Un défi parmi les nombreux qui l’attendent à la tête du pays.
Gérer les tensions américaines
Il lui faudra en premier lieu trouver comment gérer les attaques du président américain, qui a sous-entendu lundi en plein vote qu’il devrait diriger le Canada et réitéré sa volonté d’annexer le pays. Et il faudra aussi lancer rapidement des projets à même de réorienter l’économie canadienne.
Le pays de 41 millions d’habitants envoie les trois quarts de ses exportations chez son grand voisin du sud et les droits de douane imposés par Donald Trump sur les secteurs notamment de l’automobile, l’acier et d’autres produits ont déjà des effets sur l’économie.
« Nous avons besoin d’eux, ils ont besoin de nous »
Puisque « le président Trump essaie de restructurer fondamentalement l’économie américaine », le Canada devra « réinventer » la sienne, a déclaré Mark Carney au début de la campagne. Il a notamment pour ambition de lever les barrières douanières entre les provinces canadiennes et de renforcer les liens avec l’Europe pour réduire la dépendance du Canada envers les États-Unis.
Mais ouvrir de nouveaux couloirs commerciaux « nécessite des investissements considérables » et prendra des années, souligne Marci Surkes.
Si la recherche de nouveaux marchés est un effort louable, elle n’offre pas de « solutions rapides » aux défis actuels, confirme Steve Verheul, vice-ministre canadien du Commerce lors du premier mandat de Donald Trump.
Pour lui, rétablir le libre-échange avec Washington sera crucial : « Nous avons besoin d’eux. Ils ont besoin de nous. »
Donald Trump et Mark Carney ont annoncé avant l’élection qu’Ottawa et Washington ouvriraient des discussions commerciales dès le mois de mai.
À l’agenda des deux hommes, un autre rendez-vous se profile avec le prochain sommet du G7, qui réunira en juin dans l’ouest canadien les dirigeants de l’Allemagne,
du Canada, des États-Unis, de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni et du Japon.
Repenser la défense canadienne
Il faudra un « effort titanesque » pour régler cette crise, estime Sandra Aubé, ancienne conseillère libérale qui a été cheffe de cabinet de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, jusqu’en 2022.
« Il devra y avoir un réengagement important à tous les niveaux avec le gouvernement américain, pour voir ce que le Canada peut faire bouger », soutient-elle.
Autre défi central des mois à venir pour Mark Carney : repenser la défense canadienne. Il a dévoilé un programme ambitieux qui vise à affirmer la souveraineté du Canada, en particulier dans l’Arctique, et à réduire la dépendance vis-à-vis des alliés traditionnels, notamment les États-Unis.
« C’est un élément qui a un lien avec l’économie car des investissements majeurs de milliards de dollars vont bénéficier au secteur manufacturier canadien et à la défense », dit-elle.
Et en même temps, le Premier ministre ne pourra pas faire l’impasse sur les sujets du quotidien qui préoccupent les Canadiens : le coût de la vie, la crise du logement… Ce sont des « problèmes réels et urgents », estime Marci Surkes.
Le parti libéral canadien remporte les élections législatives anticipées
Le Parti libéral de Mark Carney est donné vainqueur des législatives canadiennes organisées, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.
Les résultats du vote, encore préliminaires, ne devraient pas permettre au Premier ministre d’obtenir une majorité absolue au Parlement.
Pour sa part, David Lametti, ancien ministre de la Justice s’est réjoui des résultats et s’est dit confiant pour la réussite d’une majorité au parlement.
« Je suis fou de joie et il est encore tôt, mais je suis confiant que nous allons réussir à avoir une majorité », a déclaré David Lametti, ancien ministre de la Justice.
«Le chef a été très solide. Ce n’est pas un politique expérimenté. Tout au long de la campagne, on a vu qu’il s’est beaucoup amélioré, notamment sur son français
Selon Guillaume, membre de l’équipe de campagne de Mark Carney, ce dernier a été très solide et un politique expérimenté.
«C’est quelqu’un qui connait vraiment bien l’économie. C’est la bonne personne pour faire face aux défis que l’on a présentement au-dessus de la frontière», a souligné Guillaume, membre de l’équipe de campagne de Mark Carney.
Après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau, Mark Carney a réussi son pari, celui d’emmener le Parti libéral à la victoire. Début 2025, cela semblait tout bonnement impossible : les conservateurs de Pierre Poilievre étaient donnés vainqueurs avec plus de 20 points d’avance.
Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d’annexion, ont changé la donne. ACP/ODM