Kinshasa, 23 avril 2025 (ACP).- Le vice-président américain James David Vance a annoncé mercredi que Washington allait se retirer des pourparlers si la Russie et l’Ukraine n’arrivaient pas à s’entendre sur un accord de cessez-le-feu, ont rapporté les médias internationaux.
«La Russie et l’Ukraine doivent s’entendre sur un accord, sinon les États-Unis se retireront. Il est temps pour eux de dire oui, ou pour les États-Unis de se retirer de ce processus », a déclaré JD Vance, vice-président américain.
«Nous avons fait une proposition très explicite aux Russes et aux Ukrainiens», a-t-il ajouté.
Selon les mêmes sources, le vice-président a précisé qu’il était temps de prendre, si ce n’est la dernière mesure, l’une des dernières, c’est-à-dire, à un niveau général, celle qui dit que la Russie et l’Ukraine allaient arrêter les tueries, (…) geler les lignes territoriales à un niveau proche de ce qu’elles sont aujourd’hui.
«Cela signifie que les Ukrainiens et les Russes devront céder une partie du territoire qu’ils possèdent actuellement», a-t-il dit.
Volodymyr Zelensky appelle à un cessez-le-feu «immédiat, complet et inconditionnel»
De son côté, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à un cessez-le-feu immédiat après l’arrivée d’une délégation ukrainienne à Londres pour des discussions avec ses alliés occidentaux dans un format réduit.
«En Ukraine, nous insistons sur un cessez-le-feu immédiat, complet et inconditionnel», a déclaré Volodymyr Zelensky.
Le dirigeant ukrainien a ainsi réitéré sa position de la veille selon laquelle les négociations de paix ne peuvent commencer qu’après l’annonce d’un cessez-le-feu.
«Préserver des vies doit être une priorité absolue pour tous les partenaires», a-t-il poursuivi.
Pour sa part, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé qu’il ne s’agissait cependant pas d’un ultimatum.
« Les États-Unis poursuivent leurs efforts de médiation, et nous nous en félicitons », a-t-il déclaré.
L’intégrité territoriale de l’Ukraine, une exigence très forte pour les Européens (Elysée)
Le Président français Emmanuel Macron a souligné que L’intégrité territoriale de l’Ukraine est une exigence très forte pour les Européens, après la proposition du vice-président américain JD Vance d’échanges territoriaux entre Kiev et Moscou.
« Respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, est une exigence très forte pour les Européens », a indiqué Macron.
Selon l’Elysée, l’objectif reste de construire une approche commune que les Etats-Unis pourraient présenter aux Russes.
Pendant ce temps, les Français, Britanniques et Allemands rencontrent à Londres des émissaires américains et ukrainiens dans le cadre des tractations pour un cessez-le-feu en Ukraine.
« La voie vers la paix n’est pas facile »
Ces déclarations de J.D. Vance interviennent alors que des discussions ont lieu à Londres entre Américains, Ukrainiens et Européens. Elles devaient s’inscrire dans la foulée de celles qui se sont tenues à Paris la semaine dernière, mais le Foreign Office a annoncé mercredi matin que les pourparlers au niveau des ministres des Affaires étrangères étaient « reportés ».
Côté américain, l’émissaire spécial pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, est présent. La France est représentée par Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du président Emmanuel Macron. Côté ukrainien, le chef de l’administration présidentielle Andriï Iermak, le chef de la diplomatie Andriï Sybiga et le ministre de la Défense Roustem Oumerov sont à Londres.
Andriï Sybiga a indiqué que lui et Roustem Oumerov s’entretiendraient avec leurs homologues britanniques David Lammy et John Healey.
« La voie vers la paix n’est pas facile, mais l’Ukraine a été et reste engagée dans les efforts de paix », a précisé Andriï Iermak.
La position des alliés est « irréaliste », selon Washington
Mardi, le Kremlin a mis en garde contre toute précipitation dans les discussions visant à obtenir un cessez-le-feu, après plus de trois ans d’invasion russe.
Le Président américain Donald Trump, qui veut mettre un terme au plus vite à cette guerre « terrible et insensée », avait dit dimanche espérer un accord « dans la semaine » entre Moscou et Kiev, sans dévoiler les contours d’un éventuel accord.
Entretemps, l’émissaire américain Steve Witkoff prévoit d’effectuer un voyage à Moscou cette semaine, ont indiqué la Maison Blanche et le Kremlin, sans en préciser la date.
Selon le Financial Times, le président russe Vladimir Poutine avait proposé à Steve Witkoff début avril, d’arrêter son invasion et de geler la ligne de front actuelle si les États-Unis accèdent à ses revendications majeures, comme la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur la péninsule de Crimée, annexée en 2014, et la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a affirmé que de nombreuses fausses informations sont publiées en ce moment.
Kiev et ses alliés européens réclament pour leur part un retour complet de l’Ukraine dans ses frontières d’avant 2014, une position que le ministre américain de la Défense Pete Hegseth avait qualifiée en février d’irréaliste ».
ACP/UKB