Cessez-le-feu en Ukraine : rencontre entre Macron et les émissaires américains à Paris

Kinshasa 17 avril 2025 (ACP).- Le président français Emmanuel Macron a reçu jeudi à Paris deux émissaires américains, de hauts responsables ukrainiens et européens, pour négocier le cessez-le-feu et faire avancer l’objectif du président Trump de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne, ont rapporté les médias internationaux.

«Cette rencontre c’est pour faire avancer l’objectif du président Trump de mettre fin à la guerre russo-ukrainienne et de mettre fin à l’effusion de sang», a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d’État américain.

Selon les mêmes sources, ces rencontres surviennent alors que les inquiétudes grandissent quant à la volonté du président américain Donald Trump de se rapprocher de la Russie, et après des semaines d’efforts américains pour négocier un cessez-le-feu en Ukraine. Une certaine frustration règne également concernant les autres initiatives de l’administration Trump, des droits de douane imposés à certains de ses plus proches partenaires aux propos sur l’OTAN et le Groenland.

A cette occasion Steve Witkoff a rencontré le conseiller présidentiel ukrainien Andriy Yermak et de hauts responsables français, britanniques et allemands.

Le conseiller présidentiel ukrainien Andriy Yermak a décrit cette rencontre comme une série de réunions bilatérales et multilatérales avec des représentants des États membres de la coalition des pays volontaires, capables de garantir la sécurité.

Une trentaine de pays, menés par le Royaume-Uni et la France, ont discuté d’une éventuelle coalition chargée de superviser tout futur accord de paix avec la Russie. Les sources précisent que le succès de l’opération de la coalition dépend du soutien américain, par des moyens aériens ou militaires, mais l’administration Trump ne s’est pas engagée publiquement à fournir un soutien.

Cette rencontre a connu la participation du secrétaire d’État américain Marco Rubio, de l’envoyé présidentiel Steve Witkoff, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiha, le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumierov, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, le conseiller en politique étrangère du gouvernement allemand ainsi que le directeur politique du ministère allemand des Affaires étrangères étaient également à Paris pour des discussions.

Cette rencontre intervient six jours après celle de Steve Witkoff avec le président russe Vladimir Poutine.

De son côté, le président francais et son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot ont profité de cette occasion pour faire le point sur les négociations de paix visant à mettre fin à la guerre russo-ukrainienne.  

«La rencontre d’aujourd’hui a pour objectif de faire le point sur les négociations de paix visant à mettre fin à l’agression russe de l’Ukraine », a déclaré Emmanuel Macron.

Selon l’Elysée, ces échanges sont également l’occasion de discuter des droits de douane américains ainsi que de la situation au Proche-Orient dans une logique de désescalade dans la région.

Volodymyr Zelensky réclame la pression sur la Russie pour mettre fin à la guerre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à exercer de la « pression » sur Moscou pour « mettre fin » à l’invasion de son pays par la Russie, au moment où une délégation ukrainienne de haut niveau est arrivée à Paris pour y rencontrer des responsables européens et américains.

« Il faut faire pression sur les tueurs » russes « pour mettre fin à cette guerre et garantir une paix durable », a lancé Volodymyr Zelensky.  

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a affirmé que ces discussions seraient centrées sur « les façons d’obtenir un cessez-le-feu complet » ou encore le possible déploiement d’un contingent militaire « multinational » en cas de paix, que Kiev réclame à ses alliés – une ligne rouge toutefois pour Moscou.

Paris et Londres créent une coalition des volontaires

Paris et Londres ont monté une « coalition des volontaires », composée d’une trentaine de pays alliés de l’Ukraine travaillant notamment à la création d’une « force de réassurance » destinée à garantir un éventuel cessez-le-feu et empêcher toute nouvelle attaque de la Russie, parallèlement au rapprochement avec Moscou de l’administration Trump.

Mais un contingent militaire multinational en cas de paix, souhaité par Kyiv, est une ligne rouge pour Moscou.

Ce troisième déplacement en Europe de Marco Rubio intervient alors que des négociations, lancées par l’administration Trump pour une trêve dans le conflit ukrainien qui a débuté en février 2022, peinent à progresser.

Sous la pression de Washington, qui a opéré un rapprochement spectaculaire avec Moscou, Kyiv avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, ignorée depuis par la Russie.

Steve Witkoff a rencontré le président russe pour la troisième fois début avril. Il avait déclaré que les discussions étaient « sur le point » de permettre des avancées.

ACP/C.L.

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