Condamnations d’opposants en Tunisie: le président dénonce l’ingérence internationale

Kinshasa, 29 avril 2025 (ACP).- Le président tunisien, Kais Saied, a dénoncé mardi l’ingérence internationale dans les affaires intérieures de son pays par la France et l’Allemagne, après la condamnation d’opposants à de peines de prison, ont rapporté les médias internationaux. 

«Les déclarations et communiqués émanant de parties étrangères sont inacceptables (…) et constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie», a déclaré Kais Saied, président tunisien.

«Si certains expriment leur regret que les observateurs internationaux aient été exclus (d’une audience du procès, ndlr), la Tunisie peut aussi envoyer des observateurs auprès de ces parties (…) et leur demander également de modifier leurs législations et d’amender leurs procédures», a-t-il ajouté.

Selon les mêmes sources, des dizaines de personnalités tunisiennes incluant des grands noms de l’opposition ont récemment été condamnées à de lourdes peines pour «complot» contre la sûreté de l’État, ce qu’elles nient en dénonçant un dossier «vide» et politique.

De leur côté, la France, l’Allemagne et l’ONU ont affirmé que les conditions d’un procès «équitable» n’avaient pas été respectées.

Pour sa part, Berlin a regretté l’exclusion des observateurs internationaux, notamment l’ambassade d’Allemagne à Tunis, de la dernière journée du procès.

Par ailleurs, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a affirmé que le processus avait été entaché par des violations du droit à un procès équitable et du droit à une procédure régulière, suscitant de graves inquiétudes quant aux motivations politiques.

Il a également exhorté la Tunisie à s’abstenir d’utiliser une législation sur la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme pour faire taire la dissidence et restreindre l’espace civique.

«Je demande à la Tunisie de mettre fin aux persécutions politiques, détentions, arrestations arbitraires et emprisonnement de personnalités, et de respecter tous leurs droits humains, y compris les droits à la liberté d’opinion et d’expression», a précisé Volker Türk.

«La Tunisie était un modèle et une source d’inspiration pour de nombreuses nations de la région après la transition politique de 2011, et j’espère que le pays reviendra sur le chemin de la démocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme», a-t-il dit.

Depuis que le président Kais Saied est arrivé au pouvoir à l’été 2021, ONG et opposants ont déploré une régression des libertés dans le pays berceau du Printemps arabe en 2011.

En plus du méga-procès du «complot», des dizaines de politiciens, avocats et chroniqueurs connus sont emprisonnés depuis début 2023 en vertu d’un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, à l’interprétation très large. ACP/ODM

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