Kinshasa, 14 mai 2025 (ACP).-La Cour internationale de Justice (CIJ) a annoncé mercredi que le verdict sur le conflit frontalier de la délimitation terrestre et maritime et la souveraineté sur des îles Gabon et Guinée équatoriale sera rendu le lundi 19 mai, selon un communiqué.
«Aux termes du compromis, les parties priaient la Cour de dire si les titres juridiques, traités et conventions internationales invoqués par les Parties font droit dans les relations entre la République Gabonaise et la République de Guinée équatoriale», a-t-on lu.
Le communiqué indique que l’instance a été introduite le 5 mars 2021 par voie de compromis conclu entre le Gabon et la Guinée équatoriale.
Pour rappel, les deux pays revendiquent la souveraineté sur les îles Mbanié, Cocotiers et Conga, toutes inhabitées. Elles ont plaidé leur cause devant la Cour internationale de justice de La Haye lors des audiences publiques du lundi 30 septembre au vendredi 4 octobre 2024.
Le Gabon et la Guinée équatoriale, deux pays d’Afrique de l’Ouest, s’affrontent actuellement devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour régler un différend territorial remontant aux années 1970. La querelle porte sur trois îlots, Mbanié, Cocotier et Conga, situés dans une zone maritime potentiellement riche en hydrocarbures. Le litige s’inscrit dans un contexte de compétition énergétique, où les deux nations cherchent à asseoir leur influence régionale en sécurisant les ressources naturelles.
À l’origine de la dispute se trouve un accord signé en 1900 entre la France et l’Espagne, alors puissances coloniales respectives du Gabon et de la Guinée équatoriale. Ce document, censé fixer les frontières maritimes entre les territoires, a rapidement montré ses limites. En 1974, une nouvelle convention, dite de Bata, aurait été conclue pour clarifier la situation, mais la validité de cet accord est contestée par la Guinée équatoriale. Selon Malabo, le document présenté par le Gabon lors de négociations en 2003 n’est qu’une photocopie non authentifiée, ce qui soulève des doutes sur son caractère officiel.
Enjeux énergétiques et stratégiques
Le différend porte sur la délimitation des frontières maritimes, mais les enjeux vont bien au-delà de la souveraineté territoriale. La zone maritime concernée est présumée abriter d’importants gisements d’hydrocarbures. Le contrôle de ces ressources pourrait non seulement transformer les perspectives économiques des deux pays, mais également redéfinir leur position stratégique en Afrique centrale.
Le Gabon, qui occupe actuellement les îlots, soutient que sa souveraineté est établie par la convention de Bata, tandis que la Guinée équatoriale accuse Libreville d’occupation illégale depuis 1972.
ACP/UKB