Corée du Sud : Yoon Suk-yeol sort de prison après l’annulation du mandat d’arrêt

Kinshasa, 08 mars 2025 (ACP).- Le président sud-coréen suspendu Yoon Suk-yeol est sorti samedi de la prison après l’annulation du mandat d’arrêt qui le visait depuis sa tentative de coup de force de décembre,  ont rapporté les médias internationaux.

« Plus tôt, le parquet de Corée du Sud a ordonné sa remise en liberté, au lendemain de l’annulation par un tribunal de Séoul du mandat d’arrêt en vertu duquel Yoon Suk-yeol était incarcéré« , ont rapporté les sources.

« Je m’incline en signe de gratitude envers le peuple de cette nation », a déclaré Yoon Suk-yeol, président suspendu.

Un tribunal sud-coréen avait annulé vendredi 7 mars le mandat d’arrêt en vertu duquel le président suspendu était détenu, mais cette décision n’a pas entraîné sa remise en liberté immédiate, le Code de procédure pénale sud-coréen donnant au parquet jusqu’à sept jours pour faire appel.

Selon les mêmes sources, le parquet sud-coréen a annoncé avoir ordonné la remise en liberté du président suspendu, renonçant ainsi à son droit de faire appel.

Dans un communiqué, le ministère public a indiqué avoir envoyé « un ordre de libération du président Yoon au centre de détention de Séoul aujourd’hui. »

Remise en liberté

L’équipe juridique de Yoon Suk-yeol avait intenté le mois dernier un recours contre le maintien en détention de leur client, soutenant que les procureurs l’avaient inculpé un jour après l’expiration du mandat en vertu duquel il était détenu après sa tentative ratée de suspendre le régime civil en décembre.

Les procureurs n’ont pas utilisé leur droit de faire appel. Une décision vivement critiquée par l’opposition, qui craint qu’il en profite pour « détruire des preuves » et perturber les enquêtes en cours, précise notre correspondante à Séoul, Camille Ruiz. La décision de la Cour constitutionnelle, qui doit se prononcer sur la destitution définitive du président, est attendue dans les prochains jours.

De son côté, Yoon Suk-yeol a regagné son domicile sous les encouragements de ses partisans.

Le président conservateur avait plongé la Corée du Sud dans le chaos politique dans la nuit du 3 au 4 décembre en décrétant la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler. Il avait dû faire marche arrière six heures plus tard, les députés étant parvenus à se réunir en urgence et à voter une motion exigeant le retour au régime civil.

Yoon Suk-yeol, 64 ans, avait justifié son coup de force par le fait que le Parlement, dominé par l’opposition, bloquait l’adoption du budget de l’État. Dans une allocution télévisée surprise, il avait dit vouloir « protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes » et « éliminer les éléments hostiles à l’État. »

« Comment pouvons-nous garder un tel chef d’État ? »

Le nouveau rebondissement intervient au moment où des milliers de manifestants protestaient contre l’annulation du mandat d’arrêt lancé contre Yoon Suk-yeol. Yeong-suk a 66 ans.

La manifestante agite sa pancarte sous le drone d’un militant, qui prend des images du rassemblement : « Les procureurs ne font pas leur travail correctement. Je suis vraiment, vraiment désemparée. C’est un président qui a mené une insurrection. Comment pouvons-nous garder un tel chef d’État ? Ce n’est pas possible ! Le peuple doit se débarrasser de lui ».

Eun-mi a fait le trajet depuis le Japon pour venir protester contre l’annulation du mandat d’arrêt : « Yoon Suk-yeol est un criminel. Il doit faire l’objet d’une enquête et être destitué tout en étant emprisonné. Sinon, il va détruire les preuves (de son implication) ! ». Le principal parti d’opposition, le parti démocrate, a fait part des mêmes inquiétudes. Son chef de file Lee Jae-myung a déclaré « vouloir se battre jusqu’à la fin de cette insurrection ». Les Sud-coréens attendent encore la décision de la Cour constitutionnelle, qui pourrait décider de destituer définitivement le président suspendu. ACP/C.L.

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