Déplacement des gazaouis: Netanyahou affirme avoir une «stratégie commune» avec Trump

Kinshasa 16 février 2025 (ACP).- Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé  dimanche partager une «stratégie commune» avec le président américain Donald Trump qui a envisagé de prendre le contrôle de Gaza et de déplacer les habitants vers l’Egypte et la Jordanie, ont rapporté les medias internationaux.

«Nous avons discuté avec le secrétaire d’État américain, Marco Rubio de la vision audacieuse de Donald Trump, qui a proposé de prendre le contrôle de la bande de Gaza et d’en déplacer ses habitants vers l’Egypte et la Jordanie et nous partageons cette stratégie commune », a déclaré Benyamin Netanyahou.

 «Et nous nous efforcerons de faire en sorte que cette vision devienne réalité», a-t-il ajouté.

De son côté le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui est en visité en Israël a souligné que le Hamas devait être «éliminé» à Gaza, conformément aux objectifs fixés par Benyamin Netanyahou au début de la guerre dévastatrice dans le territoire palestinien, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

Selon les mêmes sources, c’est la première étape de la  tournée du secrétaire d’État américain, Marco Rubio au Moyen-Orient qui l’amènera également en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Avant leur rencontre et alors qu’une trêve fragile est en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne a dit avoir mené une frappe aérienne visant des «individus armés» dans la bande de Gaza, le mouvement palestinien y faisant état de trois policiers tués par un raid israélien dans le sud.

Une cargaison de «bombes lourdes» américaines, débloquée par l’administration Trump, est entretemps arrivée dans la nuit en Israël, a indiqué le ministère de la Défense.

«Portes de l’enfer»

Les entretiens de Marco Rubio en Israël se tiennent au lendemain du sixième échange d’otages à Gaza contre des prisonniers palestiniens depuis le début de la trêve. «Israël ouvrira les portes de l’enfer à Gaza si tous nos otages ne sont pas libérés, sans exception», a dit Benjamin Netanyahou.

Israël a libéré en contrepartie 369 prisonniers palestiniens, dont 24, condamnés à la prison à vie, ont été expulsés vers l’Egypte. L’attaque du Hamas du 7-Octobre a fait 1.211 morts côté israélien, en majorité des civils incluant les otages morts et tués en captivité.

L’offensive israélienne de représailles à Gaza, où le Hamas est au pouvoir depuis 2007, a fait au moins 48.264 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

La première phase de la trêve, qui doit s’achever le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1134 Palestiniens. L’accord prévoit qu’elle permette au total le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés, et la libération de 1900 détenus palestiniens.

Espérer que le «calme se maintienne»

Une deuxième phase du processus est ensuite censée déboucher sur la libération de tous les otages et une fin définitive de la guerre. Selon d’autre source les médiateurs espèrent entamer «la semaine prochaine à Doha» les pourparlers en ce sens, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza, un chantier titanesque estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.

Le Hamas continue à reprocher à Israël de bloquer l’entrée dans le bande de Gaza en ruines de préfabriqués et équipement de déblaiement des décombres. «Cela équivaut à une déclaration explicite d’échec de l’accord» de trêve, a souligné dimanche Salama Marouf, directeur des services de presse du gouvernement du Hamas à Gaza.

Un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad

Sur le sort à terme du territoire palestinien, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Ryad, pour répondre au projet américain. «Pour l’instant, le seul plan (…) c’est celui de Trump. S’ils en ont un meilleur, le moment est venu de le présenter», avait affirmé jeudi Marco Rubio, qui doit poursuivre sa tournée en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Le plan de Donald Trump de faire du territoire palestinien une «Côte d’Azur du Moyen-Orient», en déplaçant ses 2,4 millions d’habitants pour l’essentiel vers la Jordanie et l’Égypte, fait l’unanimité contre lui dans le monde arabe, et a suscité un tollé international.

Pour régler le conflit israélo-palestinien, la communauté internationale est très largement en faveur de la solution à deux États, soit la création d’un État palestinien au côté d’Israël.

Il s’agit de «la seule garantie» d’une paix durable au Moyen-Orient, a affirmé dimanche le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au président du Congrès juif mondial Ronald Lauder, en visite au Caire. Marco Rubio doit ensuite rencontrer le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Sa’ar, le président Isaac Herzog et le chef de l’opposition Yair Lapid.

ACP/C.L.

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