Kinshasa, 29 mai 2025 (ACP).- Le gouvernement chinois a exhorté jeudi les États-Unis à annuler les droits de douane unilatéraux injustifiés, après la décision d’un tribunal américain de bloquer les taxes imposées par Donald Trump, ont rapporté les médias internationaux.
«La Chine exhorte les États-Unis à écouter les voix rationnelles de la communauté internationale et des différents acteurs nationaux, et à annuler totalement ces droits de douane unilatéraux injustifiés», a déclaré He Yongqian, porte-parole du ministère chinois du Commerce.
La porte-parole du ministère chinois du Commerce a dénoncé un protectionnisme américain « qui ne profite à personne », après la décision du tribunal de commerce international.
« Depuis que les États-Unis ont lancé des mesures tarifaires unilatérales, ils n’ont résolu aucun de leurs propres problèmes. Au contraire, ils ont gravement endommagé l’ordre commercial international et perturbé sérieusement les opérations commerciales et la consommation quotidienne des gens« , a indiqué He Yongqian.
Selon les mêmes sources, cette prise de position a reflété l’espoir de Pékin de voir les relations commerciales s’apaiser, tout en soulignant l’importance d’un commerce équitable.
En bloquant les surtaxes dites «réciproques», le récent verdict d’un tribunal américain marque un tournant, remettant en question la légalité de certaines mesures prises par l’administration Trump.
La réponse de la Chine à la décision judiciaire américaine n’est pas seulement économique, elle est aussi stratégique.
Pékin a également intensifié ses efforts pour diversifier ses partenaires commerciaux. Cette stratégie, combinée à des investissements massifs dans des projets comme la Nouvelle Route de la Soie, montre que Pékin joue sur plusieurs tableaux pour maintenir sa position économique mondiale.
En 2018, sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont imposé des surtaxes sur des milliards de dollars de produits chinois, invoquant des pratiques commerciales déloyales. La Chine a riposté avec ses propres taxes, plongeant les deux nations dans une guerre commerciale sans précédent. Ce conflit, loin d’être une simple querelle bilatérale, a des répercussions sur l’ensemble des économies mondiales, affectant les prix, les emplois et les relations diplomatiques.
Un tribunal américain inflige un affront à Donald Trump
La décision d’un tribunal américain de bloquer les droits de douane dits « réciproques », a infligé un affront judiciaire au président américain Donald Trump.
«Toute interprétation qui lui délègue une autorité illimitée sur les droits de douane est anticonstitutionnelle», ont dit les juges.
Si les trois juges du tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) ne contestent pas, dans leur décision, la possibilité pour les Etats-Unis d’augmenter leurs surtaxes douanières, ils ont par ailleurs estimé que celles-ci relevaient d’une prérogative du Congrès et que Donald Trump avait outrepassé les pouvoirs dont il dispose.
En outre, la décision a bloqué à la fois les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, accusés de ne pas lutter assez contre le trafic de fentanyl, et les surtaxes « réciproques » imposées début avril dont l’application au-delà d’un plancher de 10% a été repoussée début juillet.
En dépit de l’incertitude des procédures, la décision de l’ITC a été saluée par les marchés financiers: les Bourses en Asie ont grimpé, Tokyo s’adjugeant près de 2% et les places européennes ont ouvert dans le vert.
Les juges considèrent que le président ne peut invoquer la loi d’urgence économique de 1977 (IEEPA) pour instituer par décret une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays.
Pour les magistrats, les décrets adoptés outrepassaient les pouvoirs accordés au président Donald Trump dans le cadre de la loi IEEPA pour réguler les importations. Ce texte lui permettait seulement de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence pour combattre une menace extraordinaire et inhabituelle.
Le tribunal s’est prononcé suite à deux plaintes, déposées l’une par une alliance de douze Etats américains dont l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, l’autre par un groupe d’entreprises américaines, qui reprochaient à Donald Trump de s’arroger des pouvoirs appartenant au Congrès.
ACP/JF