Kinshasa, 21 janvier 2025 (ACP).- Le président des Etats-Unis Donald Trump a affirmé que toute aide doit se conformer à la politique étrangère du président, un jour après son investiture ont rapporté mardi les médias internationaux.
«Aucune aide étrangère supplémentaire ne sera versée d’une manière qui ne soit pas pleinement conforme à la politique du président des États-Unis», a déclaré le président américain.
«L’aide étrangère des États-Unis n’est pas alignée sur les intérêts américains et, dans de nombreux cas, est contraire aux valeurs américaines. Elles servent à déstabiliser la paix mondiale en promouvant dans les pays étrangers des idées qui sont directement opposées aux relations harmonieuses et stables au sein des pays et entre eux», a-t-il ajouté.
Suspension de décaissements de fond d’aide
Le décret dispose également que tous les chefs de département et d’agence responsables des programmes d’aide au développement étrangère suspendent immédiatement les décaissements de fonds d’aide au développement aux pays étrangers et aux organisations non gouvernementales de mise en œuvre, aux organisations internationales et aux entrepreneurs en attendant les examens de ces programmes, ainsi que les nouvelles obligations à effectuer dans les 90 jours suivant la présente ordonnance. Par ailleurs, ce décret précise que «de nouvelles obligations et de nouveaux déboursements» pourraient être à nouveau alloués au cas par cas avant la fin de la période de 90 jours «si un examen est effectué et si le Secrétaire d’État ou son représentant, en consultation avec le Directeur de l’OMB, décide de poursuivre le programme sous la même forme ou sous une forme modifiée».
Aucun programme spécifique, aucun pays ni aucune organisation non gouvernementale ou internationale n’a été nommément désigné par le président américain, ce qui jette un flou sur l’ampleur de la décision. De même, le 47e Potus n’a pas précisé quels financements (aide humanitaire, santé, environnement…) seront coupés ces trois prochains mois, étant donné que c’est le Congrès américain qui fixe le budget du gouvernement fédéral. A titre de rappel, l’aide étrangère américaine s’élevait à 68 milliards de dollars en 2023, selon l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), supervisée par le Département d’État. Réparti dans 204 pays, ce soutien financier était destiné à des programmes de développement économique (20 milliards de dollars), d’assistance humanitaire (14,4 milliards de dollars) ou encore à des initiatives de santé (9,8 milliards de dollars) et pro-démocratiques (2,6 milliards de dollars). Toujours selon les données de l’USAID, l’Ukraine (17 milliards), Israël (3,3 milliards), la Jordanie (1,7 milliard), l’Égypte (1,5 milliard) et l’Afghanistan font partie des pays ayant le plus bénéficié de l’aide.
Les Etats-Unis promettent n’accorder de l’aide qu’à ceux qui les respectent
«À l’avenir, nous n’accorderons de l’aide étrangère qu’à ceux qui nous respectent et, franchement, qui sont nos amis. C’est pourquoi nous examinons de près l’aide étrangère américaine. a indiqué Donald Trump. Les États-Unis sont de loin le plus grand donateur d’aide étrangère au monde. Mais rares sont ceux qui nous donnent quelque chose. Ce décret ne diffère pas du discours que tient Donald Trump depuis son premier mandat. À peine arrivé dans le Bureau ovale en 2017, le Républicain avait suggéré de réduire d’un tiers les budgets de la diplomatie et de l’aide américaine, en ciblant particulièrement les missions de maintien de la paix de l’ONU. Ce qu’avait rejeté le Congrès.
Donald Trump aura besoin du Canada pour son « âge d’or » (Justin Trudeau)
Le premier ministre Justin Trudeau a affirmé mardi que le président Donald Trump aura besoin du Canada pour son ‘’âge d’or’’. «Le président américain Donald Trump promet une nouvelle ère de prospérité pour les États-Unis, mais il ne pourra pas concrétiser cette promesse sans les précieuses ressources naturelles du Canada», a déclaré Justin Trudeau. Il devra mettre de côté sa menace d’imposer des tarifs de 25 % sur tous les produits canadiens à compter du 1er février, comme il l’a évoqué alors qu’il signait lundi soir des décrets présidentiels. À défaut de quoi les États-Unis pourraient devoir se passer de l’acier, du pétrole, des minéraux critiques en provenance du Canada et se tourner vers des régimes comme la Chine, la Russie et le Venezuela pour s’en approvisionner, a avancé le premier ministre. Au deuxième jour de la retraite de son cabinet, qui se penche essentiellement sur les relations canado-américaines, Justin Trudeau a réaffirmé que « tout est sur la table » quand il est question de la riposte du Canada et qu’il appuie également une riposte « dollar pour dollar » face aux éventuels tarifs américains.« Le président Trump a déclaré qu’il souhaitait inaugurer un âge d’or pour les États-Unis. Cela nécessitera davantage d’acier et d’aluminium, davantage de minéraux essentiels, ainsi qu’une énergie plus fiable et plus abordable. Plus de tout pour faire tourner l’économie américaine à plein régime », a affirmé M. Trudeau en conférence de presse.
Le Canada possède toutes ces ressources. Et nous sommes prêts à travailler avec les États-Unis pour créer une économie nord-américaine prospère et sûre. L’alternative pour eux serait davantage de ressources en provenance de Russie, de Chine ou du Venezuela. Le Canada est un partenaire sûr, sécurisé et fiable. M. Trudeau, qui a réagi pour la première fois aux propos du président depuis qu’il est formellement installé au pouvoir, a rappelé que l’énergie canadienne alimente le secteur manufacturier, les entreprises ainsi que les foyers américains. Et il a aussi souligné que le Canada achète plus de biens fabriqués par les Américains que la Chine, le Japon et l’Allemagne réunis. « Notre relation commerciale avec les États-Unis, c’est gagnant-gagnant. On va continuer d’utiliser tous les outils à notre disposition pour le démontrer », a exposé le premier ministre, rappelant au passage les nombreuses visites effectuées par certains de ses ministres à Washington et dans d’autres États américains pour plaider la cause du Canada. ACP/