Kinshasasa, 1er avril 2025(ACP).- Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé mardi que l’échange entre le président de la République Emmanuel Macron, et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune a ouvert un espace diplomatique qui permet d’avancer vers une résolution de la crise, ont rapporté les médias internationaux.
«L’échange entre les deux présidents a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d’avancer vers une résolution de la crise. Paris entend résoudre les tensions avec Alger avec exigence et sans aucune faiblesse», a déclaré Jean-Noël Barrot,ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
«Les tensions entre la France et l’Algérie, dont nous ne sommes pas à l’origine, ne sont dans l’intérêt de personne, ni de la France, ni de l’Algérie», a-t-il ajouté.
Selon les mêmes sources, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a souligné que le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires.
Les Français «ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l’écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien.
«Des principes ont été posés»
Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont acté une relance de la relation bilatérale, qui doit se concrétiser par la reprise «sans délai» de la coopération sécuritaire et migratoire. «Des principes ont été posés hier. Il faudra les opérationnaliser et ce sera l’objet de mon déplacement à venir en Algérie», a ajouté M. Barrot, sans en préciser la date.
La relation bilatérale a connu un violent coup de frein après l’annonce par M. Macron en juillet 2024 de son soutien appuyé à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, un territoire au statut non défini selon l’ONU, revendiqué par les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger.
À l’automne, la brouille s’est aggravée avec l’arrestation de Boualem Sansal pour des propos tenus sur le média français Frontières, réputé d’extrême droite, considérés comme portant atteinte à l’intégrité du territoire algérien. La question de la réadmission dans leur pays d’origine des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) a aussi enflammé les relations bilatérales. La crise a atteint son paroxysme après l’attentat de Mulhouse (nord-est) qui a fait un mort le 22 février, commis par un Algérien ayant fait l’objet de plusieurs demandes de réadmission, refusées par l’Algerie.
ACP/C.L.