Kinshasa, 07 janvier 2025(ACP)-. Le cofondateur du Front national et finaliste de l’élection présidentielle de 2002, Jean-Marie Le Pen, est décédé mardi à 96 ans à Garches dans les Hauts-de-Seine, a appris l’ACP de source officielle citée par les medias internationaux.
«Le Menhir de la politique française, le cofondateur du Front national, devenu Rassemblement national en 2018, est mort à l’âge de 96 ans à Garches, dans les Hauts-de-Seine, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines », a rapporté la source.
Infatigable tribun à la faconde populaire et populiste, Jean-Marie Le Pen a occupé le paysage politique français pendant près de quarante années, relançant en France les idées d’extrême droite tombées en désuétude après la dégradation et la condamnation à mort de Philippe Pétain en 1945. À partir des années 1970, il exhume du passé colonial français le nationalisme pour le porter à son plus haut niveau.
Sous la flamme tricolore du Front national, parti qu’il cofonde en 1972, le chantre de « La France aux Français » participe cinq fois à la course à l’Élysée (1974, 1988, 1995, 2002 et 2007) jusqu’à arriver – à la surprise générale – au second tour de la présidentielle en 2002. S’il s’incline face à Jacques Chirac, il se taille la part du lion dans l’arène politique. Il finit par passer le flambeau du parti à sa fille cadette Marine Le Pen, dans la douleur et l’adversité.
Pupille de la nation à 14 ans
Dès son enfance, les épreuves forgent le caractère impétueux du petit Breton qui ne se prénomme encore que »Jean » (il n’accolera le prénom « Marie » qu’après son mariage pour séduire l’électorat catholique). Issu d’une lignée de marins pêcheurs du côté de son père et de paysans du côté de sa mère, il naît le 20 juin 1928 à La Trinité-sur-Mer, en Bretagne.
Fils unique d’une famille modeste, il perd son père en août 1942. Ce dernier meurt dans l’explosion d’une mine prise dans les filets de son chalutier.
Aucun membre de l’équipage de »La Persévérance » n’en réchappe. À 14 ans, le jeune Le Pen devient pupille de la nation. Sa mère, désormais veuve et sans revenu, prend un emploi de couturière pour assurer la subsistance du foyer.
Déterminé, l’élève boursier de 16 ans demande en novembre 1944 à s’engager dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). « Désormais, ordre est donné de s’assurer que nos volontaires ont bien 18 ans révolus. Tu es pupille de la nation : songe à ta mère », lui répond le colonel Henri de La Vaissière, chef militaire des FFI du Loir-et-Cher.
Devant ce refus, le jeune Trinitain n’a d’autre choix que de poursuivre ses études, contre vents et marées, au collège Saint-François-Xavier de Vannes tenu par des jésuites. Ces derniers lui donnent, selon ses propres aveux, une discipline de pensée et le goût pour la rhétorique. Mais le parcours de cet élève, cabochard et frondeur, est jalonné de remous.
Il est consécutivement renvoyé du lycée Dupuy-de-Lôme à Lorient et du collège Jules-Simon, à Vannes en 1946 pour cause d’indiscipline.
ACP/UKB