France-Madagascar: « les brûlures du passé ne consumeront en rien nos liens » (président français)

Kinshasa, 23 avril 2025 (ACP).- Le Président français Emmanuel Macron a affirmé, mercredi, que les brûlures du passé, entre son pays et le Madagascar, ne consumeront en rien les liens qui les unissent, ont rapporté les medias internationaux.

 « Les brûlures du passé ne consumeront en rien les liens qui nous unissent », a déclaré Emmanuel Macron.

Le Président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont également annoncé le renforcement de la coopération économique via plusieurs projets ambitieux.

Selon les mêmes sources, le Président français a annoncé plusieurs accords importants, citant une variété de domaines énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme.

Il a annoncé un accompagnement financier de l’Agence française de développement (AFD), ainsi qu’un prêt du Trésor français pour la réalisation d’un barrage hydroélectrique à Volobe, dans l’est du pays, dans les tuyaux depuis près d’une décennie.

Le géant français de l’électricité EDF a également signé un accord pour entrer à hauteur de 37,5% au capital du consortium chargé de sa construction, chiffrée entre 525 et 700 millions d’euros.

Alors que la France a été le premier client et troisième fournisseur de Madagascar en 2024, Emmanuel Macron a évoqué un « accompagnement financier », un effort de « sécurisation des apports en blé » et une rénovation de deux lignes ferroviaires séculaires héritées de la colonisation.

Il a aussi souhaité un « partenariat en matière de terres rares stratégiques », ces métaux nécessaires aux technologies actuelles que l’île possède dans son sous-sol.

Le Président français est aussi venu renforcer la place de Paris dans l’océan Indien, en dépit de contentieux persistants hérités de la colonisation.

C’est la première visite bilatérale d’un Président français dans l’ancienne colonie de 30 millions d’habitants depuis la venue de Jacques Chirac (1995-2007) en 2005.

La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie dans cette partie du monde, entend consolider son statut de puissance régionale.

De son côté, le président malgache Andry Rajoelina a souhaité que la France, toujours proche de son pays, s’y investisse encore plus, évoquant l’immense potentiel de l’île-Etat de l’océan Indien.

La question mémorielle

Madagascar revendique les îles Eparses tout comme les Comores revendiquent l’archipel de Mayotte. Ces deux territoires français occupent une position stratégique dans le canal du Mozambique, carrefour stratégique du transport maritime international et riche en hydrocarbures.

« Ces demandes de rétrocession, c’est un enjeu d’identité nationale, d’accès aux ressources et un moyen de pression pour obtenir autre chose » de la France, résume Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l’université Paris-Nanterre (France).

Au sujet des îles Eparses, une « réunion de la Commission mixte franco-malgache » dédiée doit avoir lieu le 30 juin à Paris, ont annoncé les deux chefs d’État.

Paris privilégie une solution de type « cogestion », selon la présidence française. Des souverainistes malgaches souhaitent à l’inverse que le président Rajoelina remette la question de la rétrocession sur la table.

La question mémorielle liée à la colonisation reste aussi au cœur  de la relation franco-malgache. Macron s’est ainsi engagé en faveur de la restitution de biens culturels.

Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera toutefois pas restitué comme prévu à l’occasion de la visite.

Des descendants du roi s’opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a demandé aussi que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d’accueillir dignement les restes humains.

Le président français défendra jeudi l’intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l’océan Indien (COI), à l’occasion du cinquième sommet de l’organisation intergouvernementale dans la capitale malgache.

« La France tout entière a vocation à avoir sa place dans la COI », a martelé lundi M. Macron à Mayotte, alors que seul le département de La Réunion y est aujourd’hui représenté.  ACP/UKB

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