France : Marine Le Pen condamnée à cinq ans d’inéligibilité immédiate

Kinshasa, 31 mars 2025 (ACP).– La cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a été reconnue lundi, coupable de détournement de fonds publics et condamnée à quatre ans de prison et à une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate par le tribunal de Paris, selon les médias internationaux.
 «Le tribunal de Paris a déclaré coupables de détournement de fonds publics, les neuf eurodéputés du RN, dont Marine Le Pen, poursuivis dans l’affaire des assistants parlementaires européens », a déclaré Bénédicte de Perthuis, juge président.

«Le tribunal a pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance», a précisé la source.

«Le tribunal a estimé que le préjudice total était de 2,9 millions d’euros, en faisant prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti d’extrême droite».

Au moment de l’annonce de l’inéligibilité immédiate, le tribunal a expliqué cette peine en mettant en avant son «rôle central» dans le système mis en place pour détourner l’argent du Parlement européen, et invoqué «le trouble à l’ordre public et au fonctionnement démocratique».

Aux termes de deux mois de procès (30 septembre – 27 novembre) l’accusation avait requis à l’encontre de la cheffe de file de l’extrême droite, une peine de cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire (s’appliquant immédiatement, même en cas d’appel) en plus de cinq ans de prison dont deux ferme (une peine aménageable), ainsi que 300 000 euros d’amende.
 
Le tribunal a confirmé lundi la peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, ce qui risque fortement d’empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle. La peine d’inéligibilité était attendue, car elle est obligatoire pour le détournement de fonds publics (le délit reproché à Marine Le Pen), mais l’exécution provisoire l’était beaucoup moins, ont expliqué les sources.
 
Un million d’euros d’amende ferme pour le Rassemblement national, a, lui, été porté à deux millions d’euros d’amende, dont un million ferme, ainsi qu’à la confiscation d’un million d’euros saisis pendant l’instruction, dans l’affaire des assistants parlementaires européens.

 
Le Conseil supérieur de la magistrature met en garde contre les remises en cause de «l’indépendance de l’autorité judiciaire»

En outre, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a exprimé lundi son «inquiétude face aux réactions virulentes» après la condamnation de Marine Le Pen, les jugeant «de nature à remettre en cause gravement l’indépendance de l’autorité judiciaire».

«Les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier, tout comme les prises de parole de responsables politiques sur le bien-fondé des poursuites ou de la condamnation, en particulier au cours du délibéré, ne peuvent être acceptées dans une société démocratique», a déclaré le CSM. ACP/JF

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