Kinshasa, 10 janvier 2025 (ACP).- L’ancien président français a dénoncé un « complot » qu’il a attribué à des « menteurs et à des escrocs » lors d’un procès à Paris concernant le financement présumé illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par le gouvernement libyen dirigé par Mouammar Kadhafi, a appris l’ACP vendredi d’Africanews.
« Vous ne trouverez jamais un euro libyen, un centime libyen dans ma campagne. Un complot des groupes de menteurs et d’escrocs y compris le clan Kadhafi », a déclaré Nicolas Sarkozy, ancien président français.
En effet, l’ancien président français, en fonction de 2007 à 2012, fait face à des accusations de corruption passive, de financement illégal de campagne, de dissimulation de détournement de fonds publics et d’association de malfaiteurs, des charges passibles de jusqu’à 10 ans de prison.
Le procès doit se poursuivre jusqu’au 10 avril, avec un verdict attendu à une date ultérieure.
L’affaire a émergé en mars 2011, lorsqu’une agence de presse libyenne a rapporté que le gouvernement de Kadhafi avait financé la campagne de Sarkozy en 2007.
« Les révélations sur le financement présumé de ma campagne sont apparues quelques heures après ma déclaration selon laquelle Kadhafi doit partir », a – t – il dit.
Sarkozy a été l’un des premiers dirigeants occidentaux à plaider pour une intervention militaire en Libye en 2011, lorsque les protestations pro-démocratie du Printemps arabe ont balayé le monde arabe. Kadhafi a été tué par des combattants de l’opposition en octobre de la même année, mettant fin à ses quatre décennies de règne sur ce pays d’Afrique du Nord.
« Quelle crédibilité peut-on accorder à de telles déclarations marquées par le sceau de la vengeance ? », s’est interrogé Sarkozy.
Il a également déclaré qu’un document clé présenté comme une note des services secrets libyens, mentionnant l’accord de Kadhafi pour fournir 50 millions d’euros (51,4 millions de dollars) pour la campagne de Sarkozy, était un faux.
Les juges d’instruction français ont déclaré en 2016 que le document présentait toutes les caractéristiques de l’authenticité, bien qu’il n’y ait pas de preuve définitive qu’une telle transaction ait eu lieu.
« Je veux que vous ressentiez l’indignation, la sincérité et la colère. Il n’y a pas d’argent de corruption parce qu’il n’y a pas eu de corruption du candidat », a conclu la source.
Le mois dernier, la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, a confirmé une condamnation pour corruption et trafic d’influence pendant qu’il était chef d’État. Il a été condamné à un an d’assignation à résidence avec bracelet électronique. L’affaire a été révélée alors que les juges d’instruction écoutaient des conversations téléphoniques interceptées dans le cadre de l’enquête sur la Libye.
En février de l’année dernière, une cour d’appel de Paris a reconnu Sarkozy coupable de financement illégal de campagne lors de sa tentative de réélection en 2012. ACP/C.L.