Kinshasa, 30 mai 2025 (ACP).- Le porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a affirmé vendredi à Genève que «Gaza est l’endroit le plus affamé au monde», où «100% de la population est menacée de famine», ont rapporté les médias internationaux.
«C’est la seule zone délimitée, un pays ou un territoire défini à l’intérieur d’un pays, où la totalité de la population est menacée de famine. 100% de la population est menacée de famine», a déclaré Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA, cité par l’Orient.
Un entrepôt de l’ONU à Gaza menacé
En outre, un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le centre de Gaza a été envahi mercredi par une foule de personnes poussé par la faim, faisant deux morts et plusieurs blessés dans une course chaotique pour la nourriture.
Les agences des Nations Unies ont averti que l’enclave décimée est au bord du chaos après des mois de guerre et l’effondrement de tous les services essentiels.
La directrice régionale du PAM pour le Moyen-Orient, Corinne Fleischer a qualifié cet incident de «tragédie qui n’aurait jamais dû se produire. Lorsque les gens savent que la nourriture arrive, le désespoir cède la place au calme».
Elle a appelé à un apport d’aide immédiat et régulier afin d’éviter de nouvelles situations de désespoir.
L’assaut de l’entrepôt est le dernier signe en date d’une crise alimentaire qui échappe à tout contrôle après 80 jours de blocus quasi total de l’aide humanitaire à Gaza. Si l’approvisionnement limité en aide humanitaire a repris, «ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins urgents», ont déclaré des responsables de l’ONU.
Dans un communiqué, le PAM a indiqué avoir régulièrement mis en garde contre la détérioration alarmante des conditions sur le terrain et les risques liés à la limitation de l’aide humanitaire, malgré la menace imminente de famine.
L’agence a réitéré son appel à un accès humanitaire sûr et sans entrave afin de permettre des distributions alimentaires ordonnées à Gaza sans délai.
Par ailleurs, l’Équipe humanitaire des Nations Unies a averti que la situation humanitaire à Gaza, six cents jours après le début de la crise, était à son plus bas niveau.
«Alors que les bombardements incessants et meurtriers et les déplacements massifs s’intensifient, des familles souffrent de la faim et sont privées de leurs moyens de survie essentiels», a déclaré l’équipe dans un communiqué mercredi, ajoutant que les conditions permettant aux humanitaires d’acheminer l’aide en toute sécurité et à grande échelle sont inexistantes.
L’Équipe humanitaire des Nations Unies a indiqué qu’au cours des derniers jours, elle avait soumis 900 chargements de camions à l’approbation israélienne ; environ 800 ont été autorisés et un peu plus de 500 ont été autorisés à être déchargés du côté israélien de Kerem Shalom.
Cependant, les humanitaires n’ont pu en récupérer qu’environ 200 du côté palestinien du point de passage en raison de l’insécurité et des restrictions d’accès.
«Si les autorités israéliennes nous ont autorisé à acheminer des vivres et des fournitures médicales, ainsi que de la farine, elles ont interdit la plupart des autres produits, notamment le carburant, le gaz de cuisine, les abris et les produits d’hygiène», a déclaré l’équipe humanitaire. ACP/ODM