Guerre commerciale: «La chine est prête à travailler avec les pays d’Amérique latine » (Président chinois)

Kinshasa, 13 mai 2025(ACP/Xinhua).- Le Président chinois Xi Jinping a affirmé mardi que son pays était prêt à travailler avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes pour mettre en œuvre l’Initiative du développement mondial, préserver résolument le système commercial multilatéral, a-t-on appris de l’Agence chine nouvelle.

« Pour mettre en œuvre l’Initiative pour le développement mondial, préserver résolument le système commercial multilatéral, la Chine est prête à travailler avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes », a déclaré Xi Jinping.

« Nous allons travailler aussi pour assurer la stabilité et la fluidité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales en garantissant un environnement international ouvert et coopératif », a-t-il ajouté. M. Xi a tenu ces propos dans son discours prononcé à la cérémonie d’ouverture de la quatrième réunion ministérielle du Forum Chine-CELAC (Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes) à Beijing, soulignant que les deux parties devaient renforcer l’alignement de leurs stratégies de développement et faire progresser une coopération de qualité dans le cadre de l’initiative « Ceinture et Route ».

Il a appelé les deux parties à approfondir leur coopération dans les domaines traditionnels tels que l’infrastructure, l’agriculture et les céréales, l’énergie et les minerais, et à étendre leur coopération dans les domaines émergents tels que l’énergie propre, les communications 5G, l’économie numérique et l’intelligence artificielle.

« La Chine importera davantage de produits de qualité des pays d’Amérique latine et des Caraïbes et encouragera les entreprises chinoises à intensifier leurs investissements dans la région », a-t-il souligné.  Il a également précisé que Personne ne peut gagner une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale. «Le harcèlement et l’hégémonisme ne mènent qu’à l’isolement. Ce n’est que dans l’unité et par la coopération que les pays peuvent préserver la paix et la stabilité mondiales, ainsi que promouvoir le développement et la prospérité dans le monde entier», a-t-il martelé.

Une Promesse des milliards d’euros de crédit pour le développement de la zone

Le Président chinois Xi Jinping a promis des milliards d’euros de crédit pour le développement de la zone ainsi qu’une coopération plus poussée dans l’énergie, les infrastructures ou l’éducation. Symbole de l’intensification ces dernières années des liens politico-économiques avec la région, le géant asiatique a ouvert mardi à Pékin cette grande réunion avec des dizaines de pays membres de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (Celac).

Ce rendez-vous, auquel participe, notamment le Président brésilien Lula, est l’occasion pour la Chine d’appeler à un front commun contre la guerre de droits de douane lancée par le Président américain Donald Trump.

L’Amérique latine est devenue un champ de bataille diplomatique entre Pékin et Washington ces dernières années et les pays latino-américains subissent régulièrement les pressions américaines pour choisir leur camp. S’exprimant au lendemain de l’annonce par les États-Unis et la Chine d’un accord visant à réduire drastiquement pendant 90 jours leurs droits de douane réciproques, Xi Jinping s’est évertué mardi à présenter la Chine comme un partenaire fiable et respectueux.

Développement, sécurité et formation

Il a promis que la Chine débloquerait un crédit de 66 milliards de yuans (8,3 milliards d’euros) en faveur du « développement » des pays d’Amérique latine et des Caraïbes.

Cette somme rentre dans le cadre d’un large ensemble d’initiatives visant à renforcer la coopération, notamment dans les domaines des infrastructures et de l’énergie propre.

La Chine collaborera aussi davantage avec l’Amérique latine dans la lutte antiterroriste et le crime organisé transnational, a déclaré Xi Jinping, tout en renforçant les échanges humains par le biais de bourses d’études et de programmes de formation.

Une puissance obsédée par la loi du plus fort

En écho aux propos de Xi Jinping, son chef de la diplomatie, Wang Yi, a ainsi estimé mardi, sans citer nommément les États-Unis, qu’une « certaine puissance mondiale » était « obsédée » par la loi du plus fort. Il a exhorté les pays d’Amérique latine à « agir main dans la main » avec Pékin pour défendre leurs droits face à un pays qui « utilise les droits de douane comme une arme pour intimider les autres pays« .

Dans le cadre de l’accord sino-américain annoncé lundi, les États-Unis ont accepté d’abaisser leurs surtaxes douanières sur les produits chinois à 30 %, tandis que la Chine réduira les siens à 10 % sur les biens importés américains. Cet accord marque une importante désescalade dans cette guerre commerciale bilatérale. Mais celle-ci reste active et les différends persistent entre les deux puissances.

Notre objectif est de contribuer positivement à l’ordre multilatéral

Parmi les principaux dirigeants latino-américains présents à Pékin figurent Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé samedi pour une visite d’État de cinq jours.

Lula a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture que l’Amérique latine ne voulait pas « répéter l’histoire et entamer une nouvelle Guerre froide« . 

« Notre objectif est de contribuer positivement à l’ordre multilatéral pour le bien mondial, et d’être dûment représentés », a-t-il expliqué. Sans nommer les États-Unis, le Président colombien Gustavo Petro a lui fustigé la politique américaine en matière d’économie, de traitement des migrants ou encore la position climatosceptique de Washington, appelant à un « échange d’égal à égal entre civilisations« , à l’opposé de l' »impérialisme« .

Il avait annoncé la semaine dernière qu’il signerait une lettre d’intention pour que son pays rejoigne les Nouvelles routes de la soie. Axe central de la stratégie de Pékin depuis 2013 pour accroître son influence internationale, ce programme vise notamment à construire des infrastructures maritimes, routières et ferroviaires en particulier dans les nations en développement. Les deux tiers des pays latino-américains y ont déjà adhéré.

Donald Trump en visite en Arabie saoudite pour renforcer les liens commerciaux avec le Moyen-Orient

Le forum d’investissement américano-saoudien débute mardi à Riyad, en présence du Président américain, de chefs d’entreprise et d’autres responsables gouvernementaux. Donald Trump est arrivé en Arabie saoudite mardi pour rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et assister à un grand forum d’investissement américano-saoudien.

Le Président américain se rendra ensuite au Qatar et aux Émirats arabes unis plus tard dans la semaine, alors que Washington cherche à obtenir davantage d’investissements de la part des États du Golfe. Donald Trump avait l’intention de faire de cette visite en Arabie saoudite la première visite officielle à l’étranger de son second mandat, mais le décès du pape François l’a incité à se rendre plus tôt à Rome.

Après avoir apaisé les tensions commerciales avec la Chine au cours du week-end, Donald Trump rencontre ce mardi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui a déjà promis d’investir 600 milliards de dollars aux États-Unis au cours des quatre prochaines années.

Le Public Investment fund (PIF), le fonds souverain de l’Arabie saoudite, détient déjà des investissements importants dans de nombreuses entreprises américaines, dont Uber. Malgré cela, les experts se demandent si l’objectif de 600 milliards de dollars est réaliste, alors que l’Arabie saoudite est confrontée à la baisse des prix du pétrole, due en partie à la guerre tarifaire de Donald Trump.

Que cherchera l’Arabie saoudite ?

Lors de la visite du Président américain à Riyad, l’Arabie saoudite cherchera à obtenir des investissements américains pour son programme Vision 2030, qui vise à diversifier son économie au-delà du pétrole. Le pays vise à obtenir plus de 100 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) par an d’ici à 2030, en se concentrant sur une série de secteurs, notamment l’exploitation minière, le tourisme et les industries du divertissement.

L’Arabie saoudite espère également devenir un leader dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle, et bénéficierait à ce titre d’un meilleur accès aux semi-conducteurs américains. Donald Trump a déjà pris des mesures conciliantes en supprimant la semaine dernière les restrictions sur les exportations de puces américaines haut de gamme vers un certain nombre de pays, dont l’Arabie saoudite.

Ces restrictions, introduites par l’ancien président Joe Biden pour des raisons de sécurité nationale, visaient à rendre plus difficile l’accès des entreprises chinoises aux semi-conducteurs américains via des pays tiers. L’amélioration de l’accès aux équipements militaires américains figure également sur la liste des souhaits de Riyad, une ambition à laquelle Donald Trump s’est montré favorable. Le mois dernier, le président américain a en effet signé un décret visant à assouplir les règles relatives aux exportations d’équipements militaires.

Qui interviendra au forum – et quel est le programme ?

Le forum de mardi portera sur une série de sujets tels que le développement durable, l’IA et la technologie, l’aérospatiale et la défense, ainsi que les soins de santé. Plusieurs ministres saoudiens prendront la parole, notamment le ministre de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, le ministre de l’Investissement, Khalid Bin Abdulaziz Al-Falih, et le ministre des Finances, Mohammed Al-Jadaan. Parmi les intervenants américains figurent les PDG Stephen A. Schwarzman, Larry Fink, Jane Fraser et Arvind Krishna, qui dirigent respectivement Blackstone, BlackRock, Citigroup et IBM. Ruth Porat, directrice informatique d’Alphabet et de Google, prendra également la parole, de même que David Sacks, « tsar » de l’IA et de la cryptographie à la Maison Blanche. Plus de 2 000 délégués seront présents.

Prochains voyages de Donald Trump dans d’autres pays du Golfe

Mercredi, Donald Trump assistera à un sommet des dirigeants du Golfe, également à Riyad, avant de se rendre au Qatar. Le Président terminera son voyage jeudi aux Émirats arabes unis, qui ont déjà promis d’investir 1,4 milliard de dollars aux États-Unis sur une période de dix ans.

Le Qatar a également offert à Donald Trump un avion de 400 millions de dollars pour remplacer Air Force One. Le président a déclaré que ce jet haut de gamme serait une solution « temporaire » suite à des retards avec un avion Boeing. L’opposition démocrate américaine a néanmoins qualifié ce cadeau de corruption et de violation de la constitution américaine, laquelle interdit aux responsables publics de recevoir des cadeaux « de la part d’un roi, d’un prince ou d’un État étranger ». ACP/

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