Kinshasa, 13 février 2025 (ACP).- Le secrétaire américain à la Défense a affirmé jeudi à Bruxelles que l’initiative prise par le président américain Donald Trump qui a convenu avec son homologue russe Vladimir Poutine de lancer des négociations «immédiates» n’est pas une «trahison» à l’encontre de l’Ukraine, ont rapporté les médias internationaux.
« Il n’y a pas de trahison. Il y a la reconnaissance que le monde entier et les États-Unis sont investis dans la paix, une paix négociée », a déclaré Pete Hegseth, secrétaire américain à la Défense.
De son côté, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, a jugé « regrettable » que les États-Unis aient fait d’emblée des concessions «avant même le début des discussions».
« À mon avis, il aurait été préférable de parler de la question de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ou de possibles pertes de territoire à la table des négociations », a affirmé M. Pistorius devant la presse.
Le secrétaire américain à la Défense avait jugé mercredi dernier qu’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN dans la foulée d’un éventuel accord de paix entre Kiev et Moscou n’était «pas réaliste», tout comme un retour de l’Ukraine dans ses frontières d’avant 2014, c’est-à-dire avec la Crimée, annexée par Moscou dans la Fédération russe.
Par contre, plusieurs pays européens ont de leur côté insisté sur la nécessité que rien ne se fasse sans l’Ukraine et que l’Europe soit bien présente à la table des futures discussions.
L’Ukraine doit être « étroitement engagée » dans toute négociation de paix et tout accord doit être « durable », a averti Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN.
« Il ne peut pas y avoir de négociation sur l’Ukraine sans l’Ukraine », a affirmé le ministre britannique de la Défense John Healey.
« Pour nous, il est tout à fait naturel que nous, en tant qu’Alliés européens, soyons engagés dans ces discussions », a affirmé le ministre suédois de la Défense Pal Jonson. « L’an dernier, nous avons fourni environ 60 % du soutien militaire » à l’Ukraine, a-t-il rappelé.
L’annonce de l’ouverture « immédiate » de négociations de paix sur l’Ukraine entre les États-Unis et la Russie, et le discours de vérité du nouveau secrétaire américain à la Défense exigeant des Européens qu’ils se prennent en mains, a eu l’effet d’un coup de tonnerre au siège de l’Alliance.
« C’est un grand moment de vérité » pour l’avenir de l’OTAN, a ainsi jugé le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu.
« On dit que c’est l’alliance militaire la plus importante, la plus robuste de l’histoire. C’est historiquement vrai, la vraie question c’est : est-ce que dans 10 ou 15 ans c’est toujours le cas ? », a-t-il ajouté.
ACP/C.L.