Kinshasa, 08 avril 2025 (ACP).- Les responsables des agences humanitaires des Nations Unies ont lancé un avertissement commun sur la situation à Gaza, appelant les dirigeants du monde à «s’assurer que les principes fondamentaux du droit humanitaire international sont respectés», ont rapporté mardi les médias internationaux.
«Les agences appellent le monde à réagir de toute urgence pour sauver les Palestiniens de Gaza. Les affirmations selon lesquelles il y a maintenant suffisamment de nourriture pour tous les Palestiniens de la bande de Gaza sont loin de la réalité sur le terrain», a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU.
S’adressant aux journalistes au siège de l’ONU, M. Dujarric a noté que «bien que le dernier cessez-le-feu ait permis aux humanitaires de constater que les approvisionnements atteignaient toutes les parties de la bande de Gaza».
La déclaration publiée par les directeurs et responsables de l’OMS, de l’UNICEF, de l’UNOPS, de l’UNRWA, du PAM et de l’OCHA indique que «plus de 2,1 millions de personnes sont piégées, bombardées et affamées à nouveau, tandis qu’aux points de passage, la nourriture, les médicaments, le carburant et les abris s’accumulent, et que les équipements vitaux sont bloqués» et que «plus de 1 000 enfants auraient été tués ou blessés au cours de la première semaine qui a suivi la rupture du cessez-le-feu, ce qui représente le nombre le plus élevé de décès d’enfants à Gaza en une semaine au cours de l’année écoulée».
Les Palestiniens de Gaza ont du mal à nourrir leurs familles, car Israël continue d’interdire l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza. Nombre d’entre eux ont eu recours à des organisations caritatives pour obtenir de la nourriture pour leurs enfants.
La guerre a rendu la majeure partie de la population de Gaza, qui compte plus de 2 millions d’habitants, dépendante de l’aide internationale.
Les groupes d’aide ont exprimé leur inquiétude quant aux progrès réalisés au cours des six semaines de cessez-le-feu pour éviter la famine dans certaines parties de la bande de Gaza, car Israël continue de bloquer l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza.
L’appel des chefs humanitaires intervient alors qu’Israël bloque l’entrée des fournitures commerciales et humanitaires à Gaza depuis plus d’un mois, tout en émettant de nouveaux ordres de déplacement qui ont forcé des centaines de milliers de Palestiniens à fuir une fois de plus.
Par ailleurs, le ministère de la Santé de Gaza a indiqué qu’au cours des dernières 24 heures, les hôpitaux locaux ont reçu les corps de 57 personnes tuées par les frappes israéliennes. On dénombre également 137 blessés.
La mise à jour de lundi dernier porte à 50 752 le nombre total de Palestiniens tués au cours des 18 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et à 115 475 le nombre de blessés.
Le ministère ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans ses registres, mais indique que plus de la moitié des morts sont des femmes et des enfants. Israël affirme avoir tué environ 20 000 militants, sans fournir de preuves.
M. Dujarric a ajouté que «les survivants de Gaza sont déplacés à plusieurs reprises et contraints de vivre dans un espace de plus en plus restreint où leurs besoins fondamentaux ne peuvent être satisfaits».
«Dans l’ensemble, nous estimons que près de 400 000 personnes ont été déplacées une nouvelle fois depuis la rupture du cessez-le-feu, soit 18 % de l’ensemble des Palestiniens de Gaza. Et aucune disposition n’a été prise pour assurer leur sécurité et leur survie – une responsabilité qui incombe à Israël en tant que puissance occupante», a-t-il ajouté.
ACP/ODM