Kinshasa, 04 juin 2025 (ACP).- Le Président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi que l’Ukraine voulait perturber les négociations en commanditant des explosions ferroviaires à Moscou, ont rapporté les medias internationaux.
«L’Ukraine veut perturber les négociations en commanditant des explosions ferroviaires en Russie. Kiev demande un cessez-le-feu pour pouvoir se réarmer, mobiliser davantage d’hommes dans son armée et préparer de nouvelles attaques », a déclaré Vladimir Poutine.
«Pourquoi les récompenser en leur accordant une trêve des combats, qui sera utilisée pour fournir au régime des armements occidentaux, poursuivre leur mobilisation forcée et préparer d’autres attentats terroristes», a-t-il ajouté.
Il a également précisé que tous les crimes commis à l’encontre de civils, notamment des femmes et des enfants, à la veille d’une nouvelle séance de pourparlers de paix que nous avions proposée à Istanbul, évidemment, visent à perturber le processus de négociation.
Selon les mêmes sources, il s’agit des premières déclarations de M. Poutine concernant ces explosions qui se sont produites dans la nuit de samedi à dimanche dans les régions russes de Koursk et de Briansk, frontalières de l’Ukraine.
Elles ont provoqué le déraillement d’un train de passagers, de marchandises et de contrôle, faisant sept morts et 113 blessés, dont des enfants, selon les enquêteurs.
«Ce sont évidemment des actes terroristes», a fustigé Poutine.
«Qui mène des négociations avec ceux qui misent sur le terrorisme ?», a-t-il poursuivi, en référence aux difficiles tractions diplomatiques en cours, entre Kiev et Moscou, pour trouver une issue au conflit armé déclenché par l’attaque russe à grande échelle contre l’Ukraine en février 2022.
Il a une nouvelle fois accusé le régime de Kiev d’être illégitime et de se transformer progressivement en organisation terroriste.
Vladimir Poutine a réitéré la position officielle russe estimant qu’un cessez-le-feu inconditionnel, demandé par Kiev, ses alliés européens et Washington, permettrait à l’Ukraine de reprendre des forces, alors que les troupes ukrainiennes sont moins nombreuses et bien équipées que celles de Moscou.
Ces déclarations semblent éloigner plus encore la possibilité d’une entente entre Kiev et Moscou pour mettre fin aux hostilités, les demandes officielles de chaque camp étant inconciliables.
Moscou doit être contraint à la diplomatie
Un peu plus tôt, Volodymyr Zelensky avait demandé à ce que Moscou soit contraint à la diplomatie.
« Nous avons besoin d’un cessez-le-feu. Nous avons besoin d’une paix véritable, d’une véritable sécurité, et nous devons utiliser toutes les méthodes disponibles pour y parvenir », a soutenu Volodymyr Zelensky.
« Mais avant cela, l’Ukraine a aussi besoin de renforcer sa propre défense contre les attaques russes », a-t-il rappelé, faisant état du bilan de 643 enfants tués dans ces attaques depuis le 24 février 2022.
« Nous avons besoin de livraisons plus rapides de missiles et de systèmes de défense aérienne », a-t-il insisté auprès de ses alliés, réunis dans le cadre du groupe de contact pour la défense de l’Ukraine (UDCG), co-présidé par la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Ce groupe rassemble une cinquantaine de pays venant militairement en aide à l’Ukraine en guerre.
« Notre équipe a fourni des données claires sur le nombre de systèmes dont nous avons besoin, en particulier les systèmes Patriot, le moyen le plus efficace de contraindre la Russie à mettre fin à ses frappes de missiles et à ses actes de terrorisme », a encore dit M. Zelensky.
Par ailleurs, l’Ukraine réclame à chaque nouvelle réunion de ce groupe davantage de moyens anti-aériens, dont des Patriot, seuls systèmes réellement capables de contrer les missiles balistiques russes. Mais ses alliés peinent à répondre à ces demandes.
Volodymyr Zelensky a aussi rappelé l’importance d’un soutien accru à l’industrie de défense ukrainienne à qui, d’après lui, il manque environ 18 milliards d’euros pour fonctionner à capacité pleine.
L’Allemagne promet de poursuivre son soutien à long terme à l’Ukraine
L’Allemagne a promis de poursuivre son soutien à long terme à l’Ukraine.
« Nous soutenons l’Ukraine en lui fournissant des armes, des munitions, une formation, tout ce dont elle a besoin », a assuré de son côté le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, co-président de cette réunion. Il a promis de poursuivre ce soutien « à long terme ».
« La Russie tire désormais régulièrement plus de 300 drones par jour sur l’Ukraine. Il s’agit d’un changement important, et ce rythme de tir pourrait être maintenu tout au long de l’année 2025 », a averti son homologue britannique John Healey, autre co-président de l’UDCG.
Les États-Unis présidaient auparavant cette instance mais ont laissé leur place à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le secrétaire américain à la Défense n’a pas participé mercredi à cette réunion, mais il doit se joindre jeudi à celle des ministres de la Défense des pays de l’Otan. ACP/UKB