Kinshasa, 13 mai 2025(ACP).- Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé mardi à Kiev qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour convenir d’un cessez-le-feu avec la Russie et qu’il était prêt à rencontrer le Président russe, Vladimir Poutine, en Turquie, ont rapporté les médias internationaux. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour convenir d’un cessez-le-feu.
Nous ferons tout pour que cette rencontre ait lieu », a déclaré Volodymyr Zelensky. « Si Poutine est réellement prêt à nous rencontrer, C’est avec lui que je dois m’entendre sur un cessez-le-feu, car lui seul en a décidé ainsi », a-t-il ajouté.
Il a également affirmé que l’Ukraine avait approché le Président américain, Donald Trump, pour lui proposer de se joindre à ces négociations.
« Je ne connais pas la décision du Président américain, mais, en tout cas, s’il confirmait sa participation, je pense que cela donnerait une impulsion supplémentaire à Vladimir Poutine pour venir », a-t-il dit. Volodymyr Zelensky a estimé que l’absence de Vladimir Poutine aux négociations ukraino-russes prévues le 15 mai à Istanbul serait le signal ultime que Moscou ne veut pas arrêter la guerre.
« Je pense que si Vladimir Poutine refuse de se rendre en Turquie, ce sera le signal ultime que la Russie ne veut pas mettre fin à cette guerre, qu’elle n’est pas disposée à négocier », a renchéri Andriï Iermak, bras droit de Zelensky. « Si la Russie refuse de négocier, les États-Unis et le monde entier doivent réagir fermement : nouvelles sanctions contre la Russie et renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine », a-t-il affirmé. Le Président ukrainien a estimé que son homologue russe ne voulait pas mettre fin au conflit. « Je pense que Vladimir Poutine ne veut pas que la guerre s’arrête, il ne veut pas un cessez-le-feu, il ne veut pas de négociations », a-t-il martelé.
Il a, par ailleurs, appelé ses partenaires occidentaux à appliquer les sanctions les plus fortes contre Moscou, si Poutine refusait de le rencontrer en Turquie. Selon les mêmes sources, depuis deux jours, le Kremlin maintient le flou sur la composition de la délégation russe et une possible présence du Président russe lors de ces pourparlers qui constitueraient les premières discussions directes entre Kiev et Moscou depuis le printemps 2022, au début de l’invasion russe de l’Ukraine.
La Russie continue de se préparer aux négociations
Les alliés européens de Kiev avaient enjoint Vladimir Poutine à accepter un cessez-le-feu de 30 jours à partir du 12 mai. Le Président russe s’est, tout en ignorant cet appel, s’est ensuite déclaré prêt samedi à des discussions « directes » entre Russes et Ukrainiens le 15 mai à Istanbul.
Volodymyr Zelensky a répondu en proposant de rencontrer M. Poutine « en personne » dans cette même ville. Mais le Kremlin, pour le deuxième jour consécutif, s’est refusé à tout commentaire sur cette invitation du Président ukrainien. «La partie russe continue de se préparer aux négociations qui doivent avoir lieu jeudi. C’est tout ce que nous pouvons dire. Pour l’heure, nous ne prévoyons pas de commenter davantage», a déclaré Dmitri Peskov, interrogé sur cette proposition lors de son briefing quotidien avec la presse. « Dès que le président le jugera nécessaire, nous l’annoncerons », a-t-il ajouté.
Une rencontre entre Zelensky et Erdogan à Ankara mercredi ou jeudi
Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il rencontrerait son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara mercredi ou jeudi, alors qu’il s’apprête à se rendre dans le pays pour des pourparlers de paix avec la Russie. « Nous avons discuté avec le Président Erdogan de la possibilité de le rencontrer dans la capitale turque, à Ankara », a expliqué le dirigeant ukrainien.
« Poutine n’osera pas rencontrer Zelensky » (cheffe de la diplomatie européenne)
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a estimé que Vladimir Poutine « n’oserait pas » se rendre aux négociations ukraino-russes prévues jeudi à Istanbul, où doit être présent Volodymyr Zelensky. « Zelensky a bien fait de dire ‘d’accord, je suis prêt à rencontrer Poutine, laissons-le venir. Mais je ne pense pas que Poutine osera », a-t-elle dit.
Le chancelier allemand menace Moscou de nouvelles sanctions
Le chancelier allemand Friedrich Merz a réaffirmé que la Russie serait visée par un nouveau train de sanctions, en l’absence de « réel progrès cette semaine » dans la recherche d’un cessez-le-feu en Ukraine. « Si Moscou n’approuve pas la proposition des alliés de Kiev d’un cessez-le-feu de 30 jours, les sanctions supplémentaires préparées par l’Union européenne seront approuvées et concerneront, notamment les secteurs de l’énergie et le marché financier », a-t-il menacé.
« Causes profondes »
Samedi, Vladimir Poutine n’avait « pas exclu » que l’idée d’un cessez-le-feu soit discutée lors des pourparlers d’Istanbul, mais il avait souligné que ces derniers devaient, selon lui, d’abord porter sur « les causes profondes du conflit ». Celles-ci renvoient aux griefs présumés de Moscou à l’égard de Kiev et de l’Occident, que la Russie a invoqués pour justifier son invasion.
Il s’agit notamment de l’objectif du Kremlin de démilitariser l’Ukraine, d’y protéger les « russophones » et de s’opposer à une adhésion de Kiev à l’Otan, que Moscou présente comme une menace existentielle pour sa sécurité. L’Ukraine et ses alliés européens rejettent ces revendications, en affirmant que l’armée russe, qui occupe toujours 20% du territoire ukrainien, mène un conflit de type impérialiste dans cette ex-république soviétique. ACP/