Kinshasa, 6 mars 2025 (ACP).- La Présidente de la Commission européenne a déclaré mardi qu’il était temps pour le continent de rompre ses liens énergétiques avec la Russie, présentant son plan visant à réduire cette dépendance d’ici fin 2027, ont rapporté les médias internationaux.
«Il est maintenant temps pour l’Europe de rompre complètement ses liens énergétiques avec la Russie de Vladimir poutine. Nous le devons à nos citoyens, à nos entreprises et à nos courageux amis ukrainiens», a déclaré Ursula von der Leyen , présidente de la Commission européenne.
Plusieurs fois reportée avant sa présentation au Parlement européen à Strasbourg, cette feuille de route allait être soumise aux États membres et au Parlement. Les discussions s’annonçaient sensibles sur fond de craintes d’une nouvelle flambée des prix de l’énergie.
En effet, l’exécutif européen propose d’agir en deux temps: l’interdiction des nouveaux contrats et des contrats courts (spot) existants avec les entreprises russes fin 2025, puis l’extinction de l’ensemble des importations de gaz depuis la Russie deux ans plus tard, un défi complexe étant donné l’importante quantité de gaz naturel liquéfié (GNL) actuellement importée par l’Europe.
Selon les mêmes sources, l’un des grands enjeux sera la diversification des approvisionnements. L’UE avait évoqué il y a plusieurs mois la possibilité d’augmenter encore ses importations de GNL américain. Mais les tensions commerciales avec les États-Unis de Donald Trump avaient brouillé les cartes.
De son côté, Sigrid Friis, eurodéputée centriste avait déploré que le plan européen pour se passer de l’énergie russe allait être retardé en raison de la situation géopolitique.
Il a fallu attendre le 1er mai pour que le commissaire européen en charge du Commerce, Maros Sefcovic, suggère de nouveau de « résoudre très rapidement » le différend avec l’administration Trump grâce à des achats de GNL américain ou de produits agricoles comme le soja.
Selon le centre de réflexion spécialisé (IEEFA), cette regazéification a augmenté de 81% ses importations de GNL russe entre 2023 et 2024 et versé 2,68 milliards d’euros à la Russie.
Réduction de la dépendance aux énergies fossiles russes
Au-delà du sujet sensible du gaz liquéfié, la Commission européenne n’a cessé de souligner tous les efforts qui ont été faits pour réduire la dépendance aux énergies fossiles russes depuis le début de la guerre en Ukraine.
«En quelques années, nous sommes passés de 45% d’importations de gaz (gazoducs et GNL) en provenance de Russie à 18%. Nous sommes passés d’un baril de pétrole sur cinq à un baril sur cinquante. Mais nous savons tous qu’il reste encore beaucoup à faire», a indiqué Ursula von der Leyen .
Depuis l’invasion russe à grande échelle en Ukraine , l’ Union européenne a instauré un embargo sur le pétrole russe fin 2022 puis s’est efforcée de tarir ses approvisionnements de gaz par gazoducs.
Mais l’UE s’est en partie tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par navire, déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen de gaz.
Derrière les États-Unis (45,3%), la Russie occupe une grande place avec près de 20 % des importations de GNL de l’UE en 2024, (17,5% d’après Eurostat et 19 % d’après le centre de réflexion spécialisé (l’IEEFA).
ACP/ODM