Israël-Iran: Erdogan affirme le risque d’afflux migratoire causé par les frappes israéliennes

Kinshasa, 20 juin 2025 (ACP).- Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que les frappes israéliennes sur l’Iran allaient risquer de déclencher une vague migratoire vers l’Europe, ont rapporté les médias internationaux.

«Les conséquences de cette spirale de violence déclenchée par les attaques israéliennes pourraient nuire à la région et à l’Europe en termes de migration, et qu’il existe une possibilité de fuite nucléaire», a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

«Le conflit initié par l’attaque d’Israël contre l’Iran fait peser une menace maximale sur la sécurité régionale. J’appelle à un retour à la table des négociations», a-t-il ajouté.

La Turquie suit avec inquiétude l’escalade du conflit entamé il y a une semaine d’autant plus qu’Ankara mettait en garde depuis plusieurs mois contre ce qui est en train de se passer (une extension de la guerre par Israël  jusqu’en Iran).

«Le fait que l’Iran soit un rival régional de la Turquie, le fait qu’elle considère l’Iran depuis des décennies, comme une force déstabilisatrice dans la région et qu’elle s’oppose aux ambitions nucléaires iraniennes, tout cela ne veut pas dire qu’Ankara se réjouit des frappes israéliennes», a indiqué le président turc.

Outre les inquiétudes liées à l’économie, notamment aux prix du pétrole et à sa sécurité énergétique, puisqu’Ankara dépend en partie de l’Iran pour ses besoins en gaz, la première crainte d’Ankara est liée aux frontières.

«La crainte n’est pas celle d’une menace militaire, mais migratoire. Si le conflit se prolonge et s’intensifie, la Turquie redoute un afflux de réfugiés iraniens, comme elle avait vu arriver des millions de Syriens au cours de la décennie précédente», a-t-il précisé.

La Turquie qui partage 560 kilomètres de frontière avec l’Iran, a renforcé ces derniers jours les mesures de sécurité dans la zone frontalière, avec un déplacement très médiatisé du ministre de la Défense et du chef d’état-major.

Toutefois, les autorités affirment qu’il n’y a pas d’augmentation des migrations irrégulières à la frontière turco-iranienne.

La question migratoire a par le passé agité les relations entre l’Union européenne et Ankara, un temps accusé d’encourager les migrants syriens ayant fui vers la Turquie à gagner l’Europe. Un accord avait toutefois été signé en 2016 entre l’UE et la Turquie afin que le pays garde sur son sol plusieurs millions de réfugiés syriens. 

ACP/ODM

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