Kinshasa, 04 novembre 2024 (ACP).- Le gouvernement israélien a notifié à l’ONU lundi dans un communiqué l’annulation de l’accord entre l’Etat d’Israël et l’Unrwa voté la semaine dernière par le Parlement, a appris l’ACP de source officielle, citée par les medias internationaux.
«Sur instruction du ministre des Affaires étrangères, l’ONU a été notifié sur l’annulation de l’accord entre l’État et l’Unrwa. Israël accuse des employés de l’Unrwa d’avoir participé au massacre perpétré sur son sol par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza», a déclaré Israël Katz, ministre des Affaires étrangères.
Le Parlement israélien a voté il y a une semaine à une écrasante majorité une loi interdisant les activités en Israël de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, provoquant un tollé international.
Son interdiction en Israël pourrait provoquer «l’effondrement» du système d’aide à Gaza, rétorque l’Agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens.
«L’Unrwa, l’organisation dont les employés ont participé au massacre du 7 octobre et dont beaucoup d’employés sont des membres du Hamas, fait partie du problème de la bande de Gaza et non de la solution. L’ONU a reçu d’innombrables preuves selon lesquelles des agents du Hamas sont employés par l’Unrwa et sur l’utilisation de leurs installations à des fins terroristes, mais rien n’a été fait à ce sujet», affirme le ministère.
Coup dur pour le travail humanitaire
L’accord avec l’agence onusienne remonte à 1967. L’Unrwa fournit une aide et une assistance essentielle aux réfugiés palestiniens dans les Territoires palestiniens et dans plusieurs autres pays de la région. Son annulation serait un coup dur pour le travail humanitaire à Gaza si elle était appliquée, selon des experts.
«Suite à l’adoption du projet de loi par la Knesset contre l’Unrwa visant à l’empêcher d’opérer dans le territoire palestinien occupé, j’ai écrit au Président de l’Assemblée générale. Ces projets de loi ne mettront pas fin au statut de réfugié des Palestiniens, qui existe indépendamment des services fournis par l’Unrwa», a martelé Philippe Lazzarini, chef de l’Unrwa.
«Ils porteront gravement atteinte à leur vie et à leur avenir. J’exhorte les États membres à prendre des mesures pour soutenir l’Unrwa à la hauteur de la gravité de la situation et des risques», a-t-il ajouté.
Mais Israël Katz a rejeté cet argument, affirmant que seule une partie de l’aide humanitaire était acheminée à Gaza par l’Unrwa.
«La grande majorité de l’aide humanitaire à Gaza est acheminée par d’autres organisations, et seulement 13% de cette aide vient de l’Unrwa, a déclaré lundi Israël Katz», selon le communiqué. L’État d’Israël est attaché au droit international et continuera à faciliter l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza d’une manière qui ne porte pas atteinte à la sécurité des citoyens israéliens.
Cette interdiction a également fait craindre que les employés de l’Unrwa en Cisjordanie occupée puissent rencontrer des problèmes pour se déplacer d’un endroit à un autre ainsi que pour accéder à Jérusalem-Est ou à Israël, sans coordination avec les autorités israéliennes.
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, l’agence onusienne est devenue la bête noire d’Israël qui l’accuse d’être infiltrée par le mouvement terroriste Hamas. Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné plus tôt dans la semaine la mesure votée par le Parlement israélien.
En parallèle, la guerre fait toujours rage dans la bande de Gaza, où trente Palestiniens ont perdu la vie dans des raids israéliens dimanche.
Tsahal a également bombardé le sud et l’est du Liban, où Israël mène une offensive contre le Hezbollah, mouvement islamiste allié de l’Iran. Ce dernier a revendiqué une attaque contre une base militaire sur la ville israélienne de Haïfa.
ACP/ODM