Kinshasa, 22 décembre 2024(ACP).- Le ministère des Affaires étrangères du Nigeria a rejeté samedi les accusations du Niger qui l’incrimine de vouloir le déstabiliser en complicité avec certaines puissances étrangères et les dignitaires de l’ancien régime auxquels il offre un refuge, a appris l’ACP dimanche de source officielle, citée par les medias internationaux.
«Le gouvernement nigérian s’est dit être très inquiet et affirme fermement qu’il n’y a pas de troupes militaires françaises dans le nord du pays se préparant à déstabiliser le gouvernement du Niger», a-t-il démenti, avant de renchérir.
«Ces allégations sont sans fondement et doivent être rejetées dans leur intégralité. Le Niger avait accusé le Nigeria de « servir de base arrière à sa déstabilisation» en complicité avec certaines puissances étrangères et les dignitaires de l’ancien régime qui s’y trouve.
Après la convocation d’une représentante de l’ambassade du Nigeria à Niamey, le Nigeria a fini par rejeter ces accusations dans un communiqué. La polémique avait commencé le week-end dernier lorsque le ministre des Affaires étrangères du Niger a lu un communiqué à la télévision nationale ; dans lequel il accusait le Nigéria de vouloir « déstabiliser » le pays ainsi que de participer à un complot avec l’aide des puissances étrangères.
Ces tensions interviennent alors que le pipeline, qui transporte le pétrole nigérien vers le Bénin en longeant la frontière nigériane, a été saboté trois fois en moins de deux semaines par des hommes armés que Niamey accuse de venir du Nigeria.
Des accusations également démenties dans le communiqué nigérian, qui considère que cette attaque serait l’œuvre du « groupe terroriste Lakurawa ». Les relations entre les deux pays se sont tendues suite au coup d’État de 2023, à la création de l’AES et à l’annonce de sa sortie de la Cédéao. Fin août, les chefs d’état-major des armées des deux pays se sont retrouvés à Niamey, au Niger, pour discuter d’une coopération militaire commune.
Après le coup d’État de juillet 2023 au Niger, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, la Cedeao avait adopté des sanctions économiques contre le Niger. Elle avait envisagé une action militaire régionale pour réinstaller Mohamed Bazoum au pouvoir.
Le Niger, le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des gouvernements de transition à la France, ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) et annoncé en janvier leur volonté de quitter la Cedeao. Ils estiment que cette organisation régionale est instrumentalisée par l’ancienne puissance coloniale. Une décision « irréversible » prise le 13 décembre après une réunion ministérielle entre les trois pays. ACP/