Kinshasa, 27 novembre 2024 (ACP).- Le Parlement européen a approuvé mercredi, en séance plénière, le nouveau Collège des commissaires européens dirigé par l’Allemande Ursula von der Leyen, qui effectuera son deuxième mandat de cinq ans en tant que présidente, a appris l’ACP des medias internationaux.
« Ce Collège est l’équipe dont l’Europe a besoin à ce moment de son histoire. Je tiens à souligner ce terme “équipe”, nous ferons en effet équipe avec les citoyens européens, en restant à leur écoute et en cherchant à mieux appréhender les réalités auxquelles ils sont confrontés au quotidien», a déclaré Ursula von der Leyen, présidente du parlement européen.
« Nous ferons également équipe avec vous et avec les États membres durant cet exécutif de l’Union européenne (UE) qui pourra ainsi entrer en fonction le 1er décembre prochain. », a-t-elle ajouté devant le Parlement européen à Strasbourg.
Après des semaines de querelles entre les principaux groupes politiques du Parlement qui menaçaient de retarder l’approbation des commissaires, l’équipe de la présidente réélue en juillet à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a finalement été approuvée avec une majorité de 370 voix pour et 282 contre et 36 abstentions. Quelques dizaines de législateurs étaient absents ou n’ont pas pris part au vote.
La Commission est la seule institution disposant du droit d’initiative législative, première étape de toute nouvelle législation européenne. L’approbation sans délai des nouveaux commissaires permet d’éviter un blocage dans l’élaboration des politiques de l’UE. En effet, si, en cas de retard, les commissaires sortants avaient pu continuer à assurer l’intérim, de nombreuses décisions à long terme seraient tout de même restées en suspens.
S’adressant au Parlement avant le vote, la présidente de l’exécutif a annoncé aux législateurs européens que la première initiative majeure de la nouvelle Commission serait une « boussole pour la compétitivité » s’appuyant « sur les trois grands piliers » économiques présentés par l’ancien Premier ministre italien et président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi en septembre dans son rapport sur la compétitivité de l’Union.
« Le premier [pilier] consiste à combler l’écart qui nous sépare des États-Unis et de la Chine en matière d’innovation. Le deuxième est l’élaboration d’un plan conjoint pour la décarbonations et la compétitivité. Troisièmement, il s’agit de renforcer la sécurité et de réduire les dépendances », a-t-elle expliqué.
Un résultat mitigé
Chacun des 26 commissaires de la Commission von der Leyen avait déjà été approuvé individuellement par les commissions parlementaires plus tôt ce mois-ci.
Le dernier obstacle restait le vote sur le Collège dans son ensemble ce mercredi, d’autant plus que certaines grandes délégations nationales des groupes traditionnels comme le Partido Popular (Parti populaire européen, PPE) espagnol, le Parti social-démocrate allemand (SPD, Socialistes et Démocrates européens/S&D) et les socialistes français (S&D) — avaient fait en amont du vote savoir qu’elles ne soutiendraient pas la nouvelle Commission.
Le nombre de voix obtenues reflète une majorité assez faible par rapport à celles obtenues par la première Commission d’Ursula von der Leyen en 2019, à savoir 461 voix pour, 157 contre et 89 abstentions.
Néanmoins, il est à noter que la majorité des votes en faveur de la Commission provient d’un large éventail de groupes politiques différents, dont la plupart des membres du parti de la présidente, le PPE de centre-droit, et du groupe S&D les deux plus grands groupes au sein de l’hémicycle. Le groupe libéral Renew Europe a également voté massivement en faveur du nouveau Collège des commissaires.
Le parti Fratelli d’Italia de la Première ministre italienne Giorgia Meloni , une délégation importante du groupe d’extrême droite des Conservateurs et Réformistes européens (CRE) au Parlement européen a également soutenu la nouvelle Commission, tout comme environ la moitié du groupe des Verts, un groupe plus modeste.
Dans une déclaration publique publiée avant le vote, le chef de la délégation du SPD au sein du groupe S&D, René Repasi, a déclaré que les eurodéputés de son parti ne soutiendrait pas la Commission en raison de l’un de ses vice-présidents désignés de la future Commission, l’Italien Raffaele Fitto, que beaucoup à gauche considèrent comme d’extrême droite.
« Pour la première fois dans l’histoire des institutions européennes, un représentant d’un parti post-fasciste s’est vu confier une position de premier plan », a écrit le représentant du SPD. Il a mis en garde Ursula von der Leyen, le PPE et la délégation de sa famille politique au Parlement européen, l’Union chrétienne-démocrate et l’Union chrétienne-sociale (CDU/CSU) contre le fait de donner aux « voix populistes et post-fascistes un droit de regard sur les décisions clés » prises par l’UE. ACP/C.L.