Le président Sierra-léonais Julius Maada élu à la tête de la Cédéao

Kinshasa, 22 juin 2025 (ACP).- Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a été élu dimanche président de la Communauté Économique d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ont rapporté les medias internationaux.

« Le président Julius Maada Bio, désormais à la tête de l’organisation. Il  est appelé à renforcer l’unité régionale, à consolider les mécanismes de gouvernance démocratique, et à stimuler l’intégration économique pour faire face aux enjeux majeurs de la sous-région », a rapporté la source.

Il a succédé au président nigérian Bola Ahmed Tinubu, qui a occupé ce poste à deux reprises. Ce dernier a officiellement transmis le flambeau à son homologue sierra-léonais, saluant l’engagement régional en faveur de l’intégration et de la stabilité.

Cette nomination intervient dans un contexte régional particulièrement tendu, marqué par des défis sécuritaires, politiques et économiques. La Cédéao fait notamment face à la montée de l’insécurité dans le Sahel, aux transitions politiques en cours dans plusieurs États membres, et à la nécessité de relancer la coopération économique.

Un ancien militaire et homme d’État sierra-léonais

Rappelons que, le  général Julius Maada Bio, né le 12 mai 1964 à Tihun, est un ancien militaire et homme d’État sierra-léonais. Brièvement chef de l’État en 1996, il est élu président de la République le 31 mars 2018.

Il a fait ses études primaires dans des écoles catholiques, puis secondaires dans un lycée public à Bo, la principale ville de la région. Il intègre ensuite l’Académie militaire de Sierra Leone, dont il sort avec le grade de sous-lieutenant en 1987, à l’âge de 22 ans. En 1990, il est envoyé au Liberia voisin, où la guerre civile vient d’éclater, comme membre de la force de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Il est rappelé en Sierra Leone un an plus tard pour combattre les rebelles du Revolutionary United Front (RUF)[2].

En 1992, il fait partie d’un groupe de jeunes soldats emmenés par le capitaine Valentine Strasser, alors âgé de 25 ans, qui ont renversé le régime répressif de Joseph Momoh, accusé d’avoir créé les conditions qui ont plongé le pays dans la guerre civile (1991-2002)[3]. Par la suite, Julius Maada Bio présentera ses excuses pour l’exécution d’une vingtaine de personnes lors de ce coup d’État. 

Au début de l’année 1996, alors que les divisions s’amplifient au sein de la junte au pouvoir, dont il est le numéro deux, il renverse Valentine Strasser à un mois de l’élection présidentielle. Il rétablit toutefois rapidement le multipartisme et accepte finalement de remettre le pouvoir, en mars 1996, au président fraîchement élu, Ahmad Tejan Kabbah, après une courte période à la tête du pays, pendant laquelle Samura Kamara l’accuse d’avoir détourné 18 millions de dollars.

Julius Maada Bio part ensuite à l’étranger parfaire ses études, notamment aux États-Unis, où il décroche un diplôme en relations internationales. Il se lance en politique en 2005 au sein du SLPP, dont il devient rapidement la figure de proue.

De retour en Sierra Leone, il est candidat à l’élection présidentielle de 2012, où il obtient 37,4 % des voix, derrière le président sortant Ernest Bai Koroma, réélu avec 58,7 % des suffrages.

Six ans plus tard, il est de nouveau candidat pour le Parti du peuple de Sierra Leone à l’élection présidentielle de 2018 qu’il remporte avec 51,8 % face au représentant du Congrès de tout le peuple, Samura Kamara.

Le 4 avril 2018, il est déclaré élu et prête serment le jour même, malgré la contestation des résultats par son rival. Le 27 juin 2023, il est réélu pour un deuxième mandat à la tête de la Sierra Leone avec 56,17 % des voix, indique la commission électorale.

ACP/C.L.

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