Kinshasa, 27 mai 2025 (ACP).- les États-Unis membres du conseil de l’Union européenne (UE) ont adopté mardi un accord de principe pour faciliter l’achat en commun d’armement pour 150 milliards d’euros, dans le cadre du programme de défense ‘’Safe’’ (Security Action for Europe), ont écrit les medias internationaux. « Nous avons adopté Safe, le premier programme d’investissement à grande échelle dans le domaine de la défense au niveau de l’UE », a déclaré Jan Jerzy Kułakowskisur, diplomate Polonais auprès de l’UE. « Plus nous investissons dans notre sécurité, plus nous dissuadons ceux qui nous veulent du mal », a-t-il ajouté. La mesure, censée notamment répondre à la menace constituée par la Russie, a été soutenue par 26 des 27 pays membres, la Hongrie s’étant abstenue.
Le programme baptisé « Safe » (Security Action for Europe), prévoit des prêts de 150 milliards d’euros pour financer, en commun, des achats et des projets d’armement dans les domaines où l’offre européenne reste insuffisante, comme la production de missiles, de munitions, de drones ou encore les systèmes de défense anti-aérienne.
« Safe » fait partie d’un programme plus global présenté fin mars dernier par la Commission européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour réarmer le continent européen, alors que les pays de l’UE, alarmés par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont déjà augmenté leurs dépenses de défense de plus de 30 % au cours des trois dernières années.
« Ce n’est qu’une étape et il faudra aller plus loin. L’Europe de la défense avance », s’est félicité Benjamin Haddad, ministre délégué français chargé de l’Europe. La décision, approuvée la semaine dernière par les ambassadeurs des 27, a été adoptée définitivement par les ministres des Affaires européennes de l’UE, réunis à Bruxelles, a précisé la présidence polonaise du Conseil, instance qui rassemble les États membres.
Un programme ouvert à l’Ukraine
L’exécutif européen espère que les premiers fonds pourront être débloqués à la fin de l’année. Il est d’ores et déjà prévu que plusieurs pays non membres de l’UE puissent y participer, comme la Norvège ou l’Ukraine, car signataires d’un partenariat de défense et de sécurité.
La Grande-Bretagne et l’UE ont signé la semaine dernière, à Londres, un accord de partenariat similaire, qui permettra, après d’ultérieures négociations, aux Britanniques d’être pleinement intégrés à ce programme européen.
Il s’agit d’un élément important compte tenu de l’accent qui a été mis sur la nécessité d’encourager l’industrie de défense européenne alors que la majorité des achats actuels d’armement par les pays de l’UE se font hors d’Europe, essentiellement aux États-Unis. Défendu par plusieurs États membres, dont la France, ces projets devront ainsi être majoritairement réalisés par l’industrie de défense européenne, à hauteur de 65 % des composants.
Le reste pourra provenir de pays non membres du programme Safe, comme les États-Unis, à hauteur de 35 %. Dans le souci d’éviter qu’un pays tiers ne puisse contrôler à distance l’armement produit grâce à l’un de ses composants, une autorité centrale sera chargée de s’assurer que cela restera impossible.
ACP/