Bakou (UNA/ACP).- Le directeur général de l’Union des agences de presse des pays de l’Organisation de la Coopération Islamique (UNA), Mohammed bin Abed Rabbo Al-Yami, a affirmé que l’islamophobie, ou la haine envers les musulmans, constitue l’une des tendances les plus dangereuses menaçant l’harmonie et la coexistence entre les civilisations.
Cette déclaration a été prononcée en son nom, ce lundi, par le conseiller médiatique de l’UNA, Al-Zubair Al-Ansari, lors de la conférence internationale intitulée « Islamophobie : révéler les préjugés et déconstruire les stéréotypes », qui se tient à Bakou en Azerbaïdjan.
Al-Yami a souligné que l’islamophobie est particulièrement présente dans des espaces influents, notamment l’espace médiatique, insistant sur le lien étroit entre les médias et l’islamophobie. Il a expliqué que les médias façonnent les perceptions et les concepts du public à l’égard des peuples et des cultures, ce qui les rend souvent vulnérables à une exploitation non professionnelle et non éthique au service d’agendas spécifiques, utilisant leur pouvoir d’influence pour perpétuer des stéréotypes culturels et créer des perceptions erronées sur les nations et les religions.
Il a indiqué qu’une tendance inquiétante de l’islamophobie médiatique est apparue ces dernières années, dépassant les formes traditionnelles évidentes telles que la stigmatisation, l’incitation à la haine ou les représentations négatives des musulmans, pour adopter des formes plus subtiles caractérisées par un biais médiatique dans la couverture des questions impliquant des pays ou des populations majoritairement musulmans.
Al-Yami a illustré cette nouvelle forme d’islamophobie médiatique à travers deux événements mondiaux importants des cinq dernières années : la guerre patriotique menée par l’Azerbaïdjan en 2020 pour libérer ses territoires du Karabakh et des régions environnantes de l’occupation arménienne, et la tragédie continue du peuple palestinien à Gaza depuis les événements du 7 octobre 2023, ayant causé la mort de milliers de civils.
Concernant l’Azerbaïdjan, il a souligné que certains médias occidentaux avaient abandonné les principes de base du professionnalisme journalistique, manifestant un parti pris évident en faveur de l’Arménie, essayant ainsi de dénaturer le grand succès de l’Azerbaïdjan dans la libération de ses territoires après plus de trente ans d’occupation.
À propos de la situation à Gaza, Al-Yami a relevé que le biais médiatique est utilisé pour masquer les profondes incohérences de la vision occidentale des droits de l’Homme comme principe universel qui s’applique à tous, sans distinction religieuse ou ethnique.
Il a ajouté que malgré la mort de milliers de civils innocents, principalement des femmes et des enfants, et malgré la famine généralisée et la malnutrition parmi les enfants de Gaza, de nombreux médias occidentaux continuent d’éviter de nommer clairement les choses telles qu’elles sont, refusant de désigner les actions israéliennes comme des punitions collectives et l’utilisation de la famine comme arme de guerre, deux pratiques interdites par le droit international.
Al-Yami a souligné que les hésitations et les tentatives des médias occidentaux internationaux d’atténuer les violations israéliennes continues à Gaza ne font que prolonger la souffrance des Palestiniens et entraver une solution pacifique qui garantirait les droits de tous et assurerait la paix et la stabilité dans la région.
Il a appelé à contrer cette forme subtile d’islamophobie, dissimulée derrière le biais médiatique, en respectant les normes de professionnalisme et de responsabilité journalistique, et en abordant les questions d’un point de vue humain qui place le droit et la justice au-dessus des différences religieuses ou culturelles.
En conclusion, Al-Yami a salué les efforts de l’Azerbaïdjan dans l’organisation de cette conférence importante sous la direction du président Ilham Aliyev, reconnaissant ses efforts pour promouvoir la tolérance, la coexistence interculturelle et interreligieuse, et pour combattre toutes les formes de haine, contribuant ainsi à construire un monde fondé sur le pluralisme et le respect mutuel.