Mali : une concertation propose de nommer le général Goïta président pour cinq ans

Kinshasa 30 avril 2025(ACP).-Une concertation organisée par la junte au pouvoir au Mali a recommandé de nommer le général Assimi Goïta président dès cette année pour un mandat de cinq ans renouvelable, ont informé mercredi les medias internationaux.

 « À l’issue d’une concertation nationale de deux jours à Bamako, il a été proposé de nommer le chef de la junte au pouvoir Assimi Goïta président de la République pour un mandat de cinq ans à partir de 2025, renouvelable », ont rapporté les sources.

Selon les mêmes sources, cette concertation recommande aussi de « dissoudre tous les partis politiques » suivie de la mise en place de critères beaucoup plus rigoureux pour toute nouvelle formation, dont un dépôt de caution de 100 millions de F CFA, une représentativité territoriale étendue (à travers les régions, cercles et le district de Bamako), ainsi qu’une limitation d’âge pour les dirigeants de partis (entre 25 et 75 ans).

En outre, il est proposé d’interdire l’implication politique directe des chefs traditionnels, leaders religieux et membres influents de la société civile, et de supprimer le financement public des partis. Désormais, tout regroupement politique devra disposer d’une existence juridique formelle.

Elle préconise aussi de « suspendre toutes les questions électorales » jusqu’à la « pacification » du pays.

La concertation devait servir à « la mise en œuvre » des recommandations politiques des assises nationales organisées fin 2022 pour « construire une solution de sortie de crise ».

Concernant la relecture de la charte des partis politiques, les participants ont recommandé la suppression du statut de chef de file de l’opposition, estimé non essentiel. La loi n°2015-007 du 4 mars 2015, qui encadre ce statut, ainsi que son décret d’application, devraient être relus. Les ressources auparavant affectées à ce poste pourraient être réorientées vers des projets de développement. Par ailleurs, un audit des fonds alloués dans le passé a été suggéré.

La pratique du changement d’étiquette politique en cours de mandat, jugée néfaste à la stabilité des institutions, est appelée à être proscrite. Une extension de l’article 106 de la Constitution à l’ensemble des élus est souhaitée, assortie de sanctions disciplinaires à l’encontre des partis accueillant ces « élus nomades », comme l’inéligibilité de leurs membres aux postes électifs et nominatifs.

D’autres mesures visent à encadrer plus strictement la vie politique. Il s’agit de l’instauration d’un scrutin présidentiel à un seul tour, la fixation d’une caution de 250 millions de F CFA pour être candidat à la magistrature suprême, la réglementation du parrainage politique, l’autorisation préalable de toute manifestation à caractère politique, ainsi qu’une vigilance accrue sur les alliances jugées contre nature.

Les recommandations appellent aussi au respect de la parité et à une meilleure représentation des femmes et des jeunes au sein des structures politiques. Enfin, une commission de suivi devrait être mise en place afin de garantir l’application effective de l’ensemble de ces résolutions.

Dans son allocution de clôture, le Premier ministre du Mali a réaffirmé son engagement à transmettre ces recommandations au Chef de l’État, soulignant qu’elles constituent une feuille de route claire pour tourner la page des incertitudes politiques passées et engager le Mali sur la voie d’une gouvernance rénovée. ACP/C.L.

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