Kinshasa, 28 octobre 2024 (ACP).- Le président Emmanuel Macron et le Roi du Maroc Mohammed VI vont sceller lundi leur réconciliation à Rabat, au cours d’une visite que va effectuer le chef de l’Etat français, après trois ans des liens diplomatiques tendus entre les deux pays, a appris l’ACP de source officielle française citée par les medias internationaux.
« Nous entendons refonder nos relations, mais aussi nous projeter dans les décennies qui viennent en plaçant la barre très haut dans de nombreux domaines », a déclaré Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française.
Emmanuel Macron, qui est attendu avec son épouse pour une visite d’État de trois jours, sera accompagné d’une imposante délégation de plus de neuf ministres français.
Le roi du Maroc ne sera pas non plus en reste envers son hôte qu’il accueillera en personne à l’aéroport de Rabat, au son de 21 coups de canon
Les deux dirigeants entendent à cette occasion tirer un trait sur une série de contentieux, des soupçons d’écoutes téléphoniques du président Macron, à la diminution par deux du nombre de visas accordés aux Marocains en 2021-2022 pour pousser Rabat à reprendre ses ressortissants en situation irrégulière.
La priorité donnée par le président français à l’Algérie après sa réélection en 2022 avait aussi jeté un froid, alors que les deux puissances du Maghreb sont en opposition frontale, notamment sur le dossier Sahara.
Ces multiples secousses ont sans cesse conduit à repousser la visite d’Etat d’Emmanuel Macron, envisagée initialement pour le début 2020, après une première visite en juin 2017 et une autre en 2018.
Macron a finalement opté pour un réchauffement avec le Maroc, où la France compte d’importants intérêts économiques.
Une position qu’il devrait réaffirmer haut et fort lors d’une allocution très attendue mardi devant le Parlement marocain, alors que le Maroc considère le Sahara comme un enjeu national majeur.
Rabat espère désormais que ce réalignement de la position française va se traduire par des investissements sonnants et trébuchants dans ce territoire aux énormes ressources halieutiques, solaires, éoliennes ainsi qu’en phosphates.
La France espère aussi rester le prestataire privilégié du Maroc pour l’extension de la ligne de train à grande vitesse entre Tanger et Agadir, après l’inauguration en grande pompe du premier tronçon par Mohammed VI et Emmanuel Macron en 2018.
Par ailleurs, sur le volet immigration, le nouveau ministre français de l’Intérieur veut contraindre le Maroc à reprendre ses ressortissants arrêtés en situation irrégulière. Mais après la crise des visas de 2021-2022, le gouvernement français promet d’avancer dans un esprit de dialogue. « Il faut tirer les leçons des erreurs du passé et aborder la question dans le cadre d’un partenariat global », a dit Jean-Noël Barrot. ACP/JF