Kinshasa, 06 décembre 2024 (ACP).- Le président mozambicain,Daniel Chapo, a appelé vendredi sa population à renoncer à la violence postélectorale face à une contestation orchestrée par Venâncio Mondlane, candidat déchu qui conteste les résultats en invoquant des fraudes massives, a appris l’ACP de source officielle citée par les medias internationaux.
« Je vous invite à renoncer à la violence. Le Mozambique a besoin de stabilité pour surmonter ses défis économiques et sociaux », a déclaré Daniel Chapo.
Selon la source, le président mozambicain a, dans une tentative d’apaisement, exprimé son engagement envers le dialogue. Mais les difficultés s’accumulent entrainant une crise économique aggravée par des tensions politiques et un système fiscal sous pression.
Par ailleurs, les manifestations meurtrières au pays s’intensifient depuis un mois, ces affrontements opposent des manifestants antigouvernementaux aux forces de l’ordre, sur fond de contestation des résultats de l’élection présidentielle du 9 octobre dernier.
La police mozambicaine a rapporté que les victimes des affrontements étaient armées de pierres, de couteaux et de machettes, bien que ces affirmations soient contestées par des groupes de la société civile.
Parmi les incidents marquants, la mort d’un garçon de 13 ans, abattu par un policier en civil à Matola, a intensifié la colère de la population. En conséquence, des manifestants ont bloqué l’accès au parc industriel de Beleluane, un centre névralgique pour les exportations d’aluminium, poussant l’entreprise Mozal à suspendre temporairement ses activités.
Venâncio Mondlane a appelé depuis son refuge en Afrique du Sud, à des manifestations de grande ampleur, exigeant le « rétablissement de la vérité des urnes ». Ses consignes incluent des blocages de routes, de ports et d’aéroports, perturbant des infrastructures vitales.
Les troubles actuels traduisent une défiance croissante envers le Frelimo, au pouvoir depuis l’indépendance du Mozambique en 1975. Après avoir enregistré douze nouveaux décès lors des manifestations du 4 décembre dernier, la société civile rapporte un bilan total de 88 morts en un peu plus d’un mois.
Filipe Nyusi, président sortant, a lui aussi averti que la poursuite des manifestations pourrait compromettre le paiement des salaires dans des secteurs clés comme l’éducation et la santé. ACP/JF