Niger: l’ONU exige la libération immédiate de l’ex -président Bazoum

Kinshasa, 11 février 2025 (ACP).- Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a exigé des autorités militaires nigériennes, dans un avis rendu public, la libération immédiate de l’ancien président du Niger Mohamed Bazoum et son épouse Hadiza, détenus en violation du droit international, ont informé mardi les medias internationaux.

«Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a conclu que la détention de l’ancien président du Niger Mohamed Bazoum et son épouse  était arbitraire et dépourvue de base légale et a exigé la libération de ces derniers dans l’immédiat», a déclaré Reed Brody, membre du collectif des avocats du président Bazoum.

«Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023, le président Bazoum et sa femme sont détenus dans des conditions extrêmement difficiles, sans inculpation ni procès, enfermés dans une aile isolée de la résidence présidentielle», a-t-il ajouté.

Selon lui, les Nations Unies ont rejeté les explications imparfaites du Niger et ont confirmé ce que le monde sait déjà: «le président Bazoum est enfermé de manière cruelle et illégale».

Conditions de détention

Le président Bazoum et son épouse sont privés de tout contact avec le monde extérieur, y compris leur famille, leurs amis et même leurs avocats, depuis la confiscation de son téléphone en octobre 2023.

En effet, le 14 juin 2024, la Cour d’Etat instaurée par la junte avait levé l’immunité du président Bazoum après une procédure entachée de graves irrégularités, notamment des violations de son droit de présenter des preuves pour sa défense et de communiquer avec son avocat.

«Si cette procédure allait à son terme, il pourrait être  condamné à la peine de mort, devant un tribunal militaire pour des accusations de trahison et complot contre la sécurité ou l’autorité de l’État», a déclaré la source.

L’ONU qualifie ces conditions de détention d’inacceptables et appelle à une réparation complète des préjudices subis par les détenus.

Pour rappel, le général Abdourahamane Tiani, à la tête du régime militaire de Niamey, a renversé Mohamed Bazoum en juillet 2023, l’accusant de comploter contre l’État. Depuis lors, le couple est maintenu en résidence surveillée, dans des conditions de plus en plus critiques.

En outre, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait ordonné la libération de Mohamed Bazoum en décembre 2023. Cependant, cette décision n’a pas été suivie d’effet.

Par ailleurs, le Niger a quitté l’organisation régionale au profit de l’Alliance des États du Sahel, rendant plus difficile l’application de cette ordonnance.

En décembre 2023, à la suite d’une requête déposée par le collectif des avocats du président Bazoum, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a également conclu que le président Bazoum était détenu arbitrairement et avait exigé sa libération immédiate.

Le Collectif des avocats du président Bazoum renouvelle son exigence d’une libération immédiate, sans condition et sans artifice, ainsi que celle de tous les autres détenus politiques.

Il souligne combien la situation scandaleuse depuis le coup d’État abîme gravement l’image du Niger qui était considéré comme un modèle de démocratie en Afrique. ACP/ODM

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