Nucléaire iranien : Téhéran annonce des pourparlers avec les Européens vendredi

Kinshasa, 14 mai 2025 (ACP).-Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé mercredi qu’une nouvelle session de pourparlers sur le nucléaire avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se tiendrait probablement vendredi en Turquie, ont informé les medias internationaux.

 «Des discussions auront lieu vendredi à Istanbul au niveau des directeurs politiques. Une réunion entre l’Iran et les trois pays européens devait se tenir le 2 mai, mais a été reportée », a déclaré Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères.

«La prochaine série de négociations au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères devrait, je crois, se tenir vendredi à Istanbul», a-t-il ajouté.

Des discussions prévues le 2 mai avaient été reportées alors que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, connus sous le nom de groupe E3, craignaient de voir ces discussions faire dévier les négociations de l’administration américaine.

Selon lui, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que la Chine et la Russie, sont parties prenantes de l’accord conclu en 2015 avec l’Iran, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des sanctions internationales.

Stratégie de confrontation

Le texte est devenu de facto caduc à la suite de la décision unilatérale des États-Unis de s’en retirer trois ans plus tard, sous la première présidence de Donald Trump. Dans une tribune publiée dimanche sur le site de l’hebdomadaire français Le Point, M. Araghchi a mis en garde les pays européens contre leur «stratégie de confrontation».

Fin avril, son homologue français Jean-Noël Barrot a affirmé que le groupe E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni) n’hésiterait «pas une seule seconde» à rétablir des sanctions contre Téhéran si la sécurité européenne était menacée par le programme nucléaire iranien.

L’Iran et les États-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont tenu depuis le 12 avril quatre sessions de pourparlers sous médiation omanaise. Ces pourparlers visent à conclure un nouvel accord censé empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, une ambition que Téhéran a toujours niée, en échange d’une levée des sanctions qui paralysent son économie. 

Les pourparlers entre diplomates de haut rang auront lieu alors que les deux parties cherchent à se positionner avant le cinquième cycle de négociations entre Washington et Téhéran qui devrait intervenir dans les prochains jours.

Les diplomates ont toutefois déclaré que l’E3 avait choisi d’aller de l’avant, car il était, en fin de compte, dans son intérêt de maintenir le dialogue avec l’Iran et de réaffirmer la manière dont le groupe envisage les paramètres d’un nouvel accord nucléaire.

De son coté, Téhéran souhaite garder ses options ouvertes et évaluer la position de l’E3 sur l’éventuelle réimposition des sanctions de l’ONU avant octobre, date à laquelle une résolution ratifiant l’accord de 2015 expirera.

L’E3 a cherché à se coordonner étroitement avec les États-Unis afin de déterminer si et quand elles devaient utiliser le mécanisme de réimposition des sanctions, appelé snapback, pour accroître la pression sur l’Iran au sujet de son programme nucléaire.

Selon des diplomates, les pays de l’E3 pourraient déclencher ce mécanisme d’ici le mois d’août si aucun accord substantiel n’était conclu d’ici là.

Donald Trump prône des sanctions contre l’Iran en pleines négociations sur le nucléaire

Le Président américain a appelé mercredi à une application stricte des sanctions américaines visant l’Iran, tout en affirmant espérer parvenir à un accord sur le dossier du nucléaire iranien, dans un contexte d’opposition croissante des États-Unis à l’enrichissement de l’uranium par Téhéran.

 «Je veux conclure un accord avec l’Iran. Je veux faire quelque chose, si c’est possible», a déclaré Donald Trump.

 «J’exhorte fermement toutes les nations à se joindre à nous pour appliquer pleinement et totalement les sanctions que je viens d’imposer à l’Iran», a-t-il ajouté pendant un sommet réunissant les six pays du Conseil de coopération du Golfe à Ryad.  

Par ailleurs, l’administration américaine avait récemment sanctionné plusieurs entités liées à l’industrie pétrolière et au programme nucléaire iranien.

On ne connaît pas les sanctions auxquelles Donald Trump faisait référence en parlant de celles qu’il venait d’imposer. 

Pendant le premier mandat de Donald Trump, les États-Unis se sont retirés en 2018 de l’accord conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances pour encadrer le programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions internationales, le rendant caduc.

ACP/UKB

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