Kinshasa, 06 mai 2025 (ACP).- Téhéran a affirmé vendredi que les États de l’Union européenne commettraient une «erreur stratégique» s’ils soutenaient une résolution accusant Téhéran de ne pas respecter ses obligations en matière nucléaire, lors d’une réunion organisée la semaine prochaine par l’AIEA, ont informé les médias internationaux.
«Au lieu d’agir de bonne foi, l’E3, qui regroupe Londres, Paris et Berlin, opte pour des actions malveillantes contre l’Iran au Conseil des gouverneurs de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique», a déclaré Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères.
«Notez bien mes mots alors que l’Europe envisage une autre erreur stratégique majeure: l’Iran réagira fermement à toute violation de ses droits», a-t-il ajouté.
Selon des sources diplomatiques, les Européens et les États-Unis ont l’intention de soumettre la semaine prochaine au Conseil des gouverneurs de l’Agence Internationale de l’Energique Atomique (AIEA) une résolution contre l’Iran, avec menace de renvoi du dossier devant les Nations Unies.
Le texte, préparé par Washington ainsi que les pays de l’E3, s’appuie sur le rapport complet divulgué il y a quelques jours par l’AIEA, a souligné l’une de ces sources, précisant que le vote devrait avoir lieu mercredi prochain à Vienne.
Dans ce document qualifié de «politique» par Téhéran, l’AIEA appelle Téhéran à davantage de transparence sur son programme nucléaire.
La République islamique a, par ailleurs, accéléré ces derniers mois sa production d’uranium enrichi à 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la fabrication d’une bombe.
Encadrer le programme iranien
La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont avec la Russie et la Chine membres de l’accord pour encadrer le programme nucléaire iranien conclu avec l’Iran en 2015, dont les États-Unis se sont retirés unilatéralement trois ans plus tard durant le premier mandat de Donald Trump.
Les pays occidentaux, Washington en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire.
L’Iran se défend d’avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire civil, notamment pour l’énergie, en vertu du Traité de non-prolifération (TNP) dont il est signataire.
Ennemis depuis l’arrivée au pouvoir des Ayatollahs en 1979, l’Iran et les États-Unis ont tenu depuis avril cinq séries de pourparlers, sous la médiation d’Oman, afin de tenter de conclure un nouvel accord censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique en échange d’une levée des sanctions qui paralysent son économie.
ACP/ODM