Rome, 16 mars 2025 (ACP).- Un ouvrage sur l’école catholique au Sénégal, intitulé « Les écoles catholiques au Sénégal: problèmes et perspectives », a été rendu public, samedi, à Rome, capitale de l’Italie, lors d’une cérémonie, a constaté l’ACP.
« Je tiens à vous remercier sincèrement d’être présents aujourd’hui pour la présentation et le dédicace de mon livre consacré à l’école catholique au Sénégal. Votre présence marque pour moi un moment très spécial, un moment de partage et de reconnaissance », a déclaré Anna Rose Ndiaré Dione, religieuse, membre de la Congrégation des Filles du Saint Cœur de Marie (CFSCM), auteure de l’ouvrage.

Elle a indiqué qu’à travers cet ouvrage, elle a tenté de réfléchir, non seulement sur les relations entre l’État et l’Église au Sénégal dans le domaine de l’éducation, mais aussi sur les relations entre les différents acteurs chargés de promouvoir l’identité des écoles catholiques afin de préciser le pourquoi et le comment de ces relations à la lumière des normes canoniques et de la législation étatique caractérisée entièrement par des normes unilatérales édictées par le pouvoir étatique.
Le caractère unilatéral de la législation scolaire, ainsi que l’épineuse question du principe de laïcité de l’État et de son éducation, a-t- elle dit, ne doivent pas conduire à négliger la législation canonique dans la régulation des écoles catholiques. Car, a-t-elle poursuivi, « ces dernières disposent d’un double cadre réglementaire: canonique et civil-étatiques ».
Pour l’auteur de l’ouvrage, le concept de « laïcité saine » implique une coopération constructive entre l’État et les différentes religions, tout en respectant la libre volonté des citoyens.
Elle a plaidé, à cette occasion pour une reconnaissance des droits fondamentaux sur l’égalité et le respect entre toutes les croyances et la pleine autonomie des écoles confessionnelles catholiques comme islamique dans la définition de leur mission éducative.
Pour y arriver, elle a proposé le recours à un instrument bilatéral facilitant la médiation entre les « excès de César et ceux attribués à Dieu ».
Rôle de bâtisseurs
Parlant de l’Eglise catholique, Anna Rose Ndiaré a souligné qu’elle a toujours eu un rôle de bâtisseur de ponts, de transmetteur de valeurs et de lumière dans un monde parfois obscurci par l’incertitude.
Par ailleurs, le frère Jean-Marie Viannay Thior, qui a travaillé pendant de nombreuses années dans l’enseignement catholique au Sénégal, a, lors de cette cérémonie, énuméré trois principaux points caractérisant l’enseignement catholique au Sénégal. Il a cité l’annonce explicite de l’Évangile, l’enseignement catholique du Sénégal qui rend un service public et les défis fondamentaux pour le développement de l’éducation au Sénégal.
Parmi les défis à relever, le frère Thior a cité la gestion du port de voile chez les filles, la qualité du recrutement des enseignants au niveau de l’État et de l’enseignement catholique, la mission de veille par le gouvernement et engagement de l’enseignement catholique, ainsi que l’aumônerie à structurer dans les établissements scolaires.
Antonello Blasi, spécialiste en matière de droit concordataire a presenté l’ouvrage. Il a fait allusion « à la mémoire du Père Gaston, père biologique de l’auteur, appelé trop jeune auprès du Père.
Outre la table des matières, a indiqué le Professeur Bladi, le livre est divisé en quatre chapitres.
« La description des sources internationales et nationales canoniques, ecclésiastiques, civiles et jurisprudentielles clôt l’ouvrage étendu et approfondi sous forme d’appendices ou d’annexes », a dit Prof Blasi .
Cette cérémonie, organisée dans le cadre du programme du pèlerinage des sœurs de la CFSM à Rome, a bénéficié de la présence de l’ambassadeur du Sénégal près le Quirinale, Ngor Ndiaye et de sa représentante près le Saint-Siège. ACP/C.L.