Russie-États-Unis: arrivée des prisonniers libérés lors d’un échange historique

Kinshasa, 02 août 2024 (ACP).- Les prisonniers américains et russes qui ont été libérés jeudi, en vertu d’un échange historique entre les pays occidentaux et la Russie, sont arrivés vendredi dans leurs pays respectifs, a appris l’ACP de source officielle américaine.

« Un jour historique et un jour heureux, leur calvaire est fini, ils sont maintenant libres », a déclaré Joe Biden, président américain.

« Je me réjouis de leur retour après une effroyable perversion de la justice », a ajouté Harris Kamala, vice-présidente américaine.

Les prisonniers libérés ont été accueillis par une explosion de joie et d’applaudissements. Les ex-détenus sont arrivés à bord d’un avion qui s’est posé vers 03h40 sur la base militaire d’Andrews, près de Washington, où ils ont été accueillis par le président Joe Biden, la vice-présidente Kamala Harris et leurs proches.

Le premier à sortir de l’appareil est l’ancien marine Paul Whelan qui a passé six ans dans une prison russe pour espionnage. Deuxième à fouler le sol américain, Evan Gershkovich, le journaliste du Wall Street Journal, arrêté il y a plus d’un an pour espionnage également. Il avait été condamné il y a deux semaines à 16 ans de prison.

Ils étaient suivis de la journaliste russo-américaine Alsu Kourmasheva ainsi qu’un activiste détenteur de carte verte, Vladimir Kara-Murza.

«Pour le président, Joe biden dont le mandat se termine dans quelques mois, ce dénouement est une victoire politique», ajoutant que même si certains élus républicains questionnent le recours aux échanges de prisonniers, se demandant si cela n’encourage pas la Russie à continuer à emprisonner des citoyens américains pour les utiliser comme monnaie d’échange.

Au total dix Russes, dont deux mineurs, ont été échangés contre seize Occidentaux emprisonnés en Russie lors d’un échange réalisé sur le tarmac de l’aéroport d’Ankara, en Turquie.

 « Les services de renseignement turcs ont mené à Ankara l’opération d’échange de prisonniers la plus importante de ces derniers temps » a déclaré  la présidence turque.

Accueil des prisonniers libérés à Moscou

C’est en grande pompe, en présence du président Russe Vladimir Poutineque les huit prisonniers russes détenus aux États-Unis et dans plusieurs pays européens ont été accueillis à Moscou à leur descente d’avion.

Un tapis rouge était déployé au bas de la passerelle de l’avion entre deux rangées de soldats au garde-à-vous, fusil à la main.

Vladimir Poutine a, pour sa part, remis un bouquet à Anna Dultseva et donné l’accolade aux huit prisonniers échangés.

L’image est forte. Celle d’un président mobilisé et soucieux du sort de ses ressortissants qui fait dire au quotidien Moskovski Komsomolets que Vladimir Poutine les a accueillis en héros. 

Kommersant ou Vedomosti évoquent pour leur part un échange de prisonniers historique par son ampleur et le nombre de pays impliqués : les États-Unis, l’Allemagne, la Pologne, la Slovénie et la Norvège.

Un échange dont le Français Laurent Vinatier, accusé d’avoir collecté des renseignements sur l’armée russe, est exclu. Arrêté au mois de juin, il est actuellement en détention provisoire. Un statut qui ne lui permet pas d’être échangé, car selon le droit russe, seuls les prisonniers condamnés peuvent faire l’objet d’un échange.

Vu de Kiev

En Ukraine, ce genre d’événement trouve un écho différent. On observe avec attention ces libérations, sachant que certains des prisonniers l’ont été après s’être exprimés sur la guerre russe contre l’Ukraine, comme Vladimir Kara-Murza et Oleg Orlov, mais on est dans une configuration différente, précise la source.

Le fait qu’un meurtrier comme Vadim Krasikov, homme de main de Moscou qui avait assassiné un ancien combattant et opposant au Kremlin en plein cœur de Berlin, soit rendu à la Russie fait aussi penser que finalement, la Russie va continuer à emprisonner des Occidentaux sur son territoire afin de s’en servir comme monnaie d’échange contre les agents de Moscou.

Un autre aspect qui inquiète les Ukrainiens, le sort des quelque 8 000 prisonniers de guerre toujours en captivité russe qui sont détenus depuis parfois des années et qui sont affamés, torturés et parfois assassinés, au mépris de tout respect pour le droit international.

Mi-juillet, il y avait eu un échange de prisonniers entre les deux pays, où 95 d’entre eux avaient été libérés de chaque côté. En Ukraine, c’est plutôt l’espoir du retour des milliers d’autres qui occupe les esprits. ACP/ODM

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