Russie-Ukraine: «toute une série de questions reste à régler pour conclure une trêve » (porte-parole de la présidence russe)

Kinshasa, 07 avril 2025(ACP).-Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a estimé lundi que toute une série de questions restait à régler pour conclure un accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine au moment où les pourparlers initiés par Washington peinent à aboutir, ont rapporté les medias internationaux.

«Vladimir Poutine soutient l’idée d’un cessez-le-feu mais, avant cela, toute une série de questions reste en suspens», a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe.

Selon Peskov, celles-ci concernent en particulier l’incapacité du régime de Kiev à contrôler plusieurs groupes extrémistes et les projets de militarisation ultérieure de l’Ukraine.

Après trois ans d’un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts, le président américain Donald Trump ambitionne de mettre fin aux hostilités. Pour cela, il a rompu l’isolement diplomatique imposé à son homologue russe Vladimir Poutine par les Occidentaux après le début de l’offensive en 2022.

Son administration fait pression pour une fin rapide du conflit et a pour cela organisé des pourparlers indirects avec des responsables russes et ukrainiens, qui n’ont cependant abouti à aucune percée concrète.

Fin mars, Donald Trump a exprimé une certaine frustration face à la lenteur des négociations, se disant «très énervé, furieux» envers Vladimir Poutine, après que ce dernier eut évoqué l’idée d’une «administration transitoire» en Ukraine, sans son président actuel Volodymyr Zelensky.

Sous pression américaine, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, rejetée depuis par Moscou.

«Tactiques dilatoires»

La Russie a donné son accord à un moratoire sur les frappes contre les sites énergétiques, bien plus limité, mais les deux belligérants s’accusent mutuellement depuis de le violer. Ceux-ci ont entériné le principe d’une trêve en mer Noire mais le Kremlin a ensuite posé des conditions, notamment la levée de sanctions par les pays occidentaux, qui ne semblent pas être recevables à court terme.

Vendredi, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a affirmé que Donald Trump ne tomberait «pas dans le piège des négociations interminables» à propos de ce conflit. «Nous saurons assez vite, dans quelques semaines et non dans quelques mois, si la Russie est quant à elle sérieuse ou non en ce qui concerne la paix», a-t-il prédit.

«Que la Russie cesse les faux-semblants »

De son côté, le président français  Emmanuel Macron a jugé «urgent que la Russie cesse les faux-semblants et les tactiques dilatoires en acceptant le cessez-le-feu sans condition» proposé par Trump, proposition agréée par le président Zelensky à Jeddah le 11 mars dernier.

«Cela fait presque un mois que non seulement la Russie y oppose une fin de non-recevoir, mais qu’elle accroît les bombardements contre les civils avec encore des pertes tragiques il y a quelques jours en Ukraine», a déclaré le président français.  

«Nous soutenons l’objectif de mettre fin à la guerre, objectif poursuivi par le président Trump, et nous souhaitons une paix solide et durable qui garantisse, vous le savez, la sécurité de l’Ukraine et celle de tous les Européens », a ajouté le président français.

L’Ukraine doit envoyer «cette semaine» une délégation à Washington pour discuter de l’accord débattu sur les minerais stratégiques auxquels les Etats-Unis veulent obtenir un accès préférentiel en échange de l’aide fournie à Kiev depuis le début de l’invasion russe, a annoncé le gouvernement ukrainien.

L’équipe ukrainienne aura pour mission de «faire avancer les négociations» sur ce document «stratégique» et comprendra des représentants des «ministères de l’Economie, des Affaires étrangères, de la Justice et des Finances», a expliqué, vice-Première ministre ukrainienne Ioulia Svyrydenko sur X.

ACP/JF

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