Kinshasa, 28 mai 2025 (ACP).– Le dialogue national sur le système politique sénégalais s’est ouvert mercredi au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), pour une transformation des mécanismes politiques, ont rapporté les médias internationaux.
« J’ai engagé en toute responsabilité, un dialogue national sur notre système politique, un dialogue voulu, non subi, Un Dialogue d’anticipation, non de réaction », a déclaré Bassirou Dioamaye Faye, président sénégalais
« J’ai souhaité ouvrir ce dialogue, sincère et rigoureusement structuré, pour interroger les mécanismes qui organisent notre vie politique et penser leur nécessaire transformation », a-t-il expliqué.
Le Sénégal, a-t-il rappelé, a hérité d’une architecture institutionnelle qui a servi de socle à la stabilité du pays.
« Toutefois, dans un monde en mutation et une société en éveil, face à un peuple exigeant, cette architecture doit être repensée, ajustée, rénovée pour garantir la justice, renforcer la confiance en nos institutions et construire durablement la légitimité des dépositaires du pouvoir », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, annoncé comme une priorité dès son investiture, le Dialogue national sur le système politique a été lancé ce 28 mai à Dakar et prendra fin le 4 juin, où toutes les tendances sont présente : majorité, opposition, société civile et acteurs non partisans sont tous conviés à redessiner les règles du jeu démocratique sénégalais autour de dix axes majeurs, dans une démarche inclusive et apaisée.
Cette initiative du président sénégalais, vise à réformer en profondeur les institutions du pays à travers dix axes prioritaires, allant de la modernisation du système électoral à la redéfinition du statut de l’opposition.
En outre, elle réunit les forces vives de la nation dans un esprit d’inclusion et de refondation démocratique.
Pour sa part, le facilitateur général du dialogue, Dr Cheikh Guèye, a salué la diversité et l’engagement des participants et a exprimé sa gratitude envers le président Faye pour la confiance placée en lui et a qualifié le dialogue de moment de refondation, appelant à une participation sincère, transparente et collective.
Selon lui, cet exercice marque un jalon historique dans la trajectoire politique du Sénégal et doit déboucher sur un nouveau pacte démocratique.
L’opposition républicaine de son côté a répondu présente, Amadou Bâ, leader du mouvement Nouvelles responsabilités et finaliste de la présidentielle de mars 2024, a salué l’initiative, la qualifiant de « geste d’ouverture à magnifier ».
Il a toutefois exprimé des réserves sur le climat actuel, marqué par des restrictions de liberté et des arrestations, pour lui, ces tensions renforcent la nécessité du dialogue. Il a plaidé pour un pacte de pacification politique, des réformes électorales ambitieuses et une attention aux défis économiques, notamment la dette publique et le chômage des jeunes.
Parmi les participants issus de l’ancienne majorité présidentielle, Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du Parti socialiste, a souligné que le dialogue fait partie de l’ADN démocratique du Sénégal. Elle a rappelé le précédent du Code électoral consensuel de 1992 comme modèle de concertation réussie. Pour elle, le dialogue a toujours été une solution privilégiée par les différents régimes pour apaiser et construire, et son parti entend y participer activement pour contribuer à une gouvernance plus juste et efficace.
Les travaux porteront sur dix axes majeurs : la modernisation du système électoral ; la définition du statut de l’opposition et de son chef ; l’inscription automatique sur les listes électorales ; la révision du mécanisme de parrainage ; le rôle des autorités électorales et des médias ; la place de la justice dans les processus électoraux ; la rationalisation du calendrier républicain ; l’encadrement du nombre de partis politiques ; le financement public des partis ; et enfin, la révision globale du Code électoral.
Par conséquent, ce dialogue, voulu inclusif et structurant, se présente comme un moment charnière pour la vie politique sénégalaise. Il reflète la volonté du régime de rompre avec les pratiques du passé et de jeter les bases d’un système politique plus transparent, responsable et représentatif.
La réussite de cette concertation dépendra de la capacité des acteurs à dépasser les clivages pour bâtir un consensus durable. ACP/C.L.