Kinshasa, 26 mars 2025(ACP).- Le général de l’armée soudanaise, Yasser Al Atta, s’est félicité, mercredi, de l’avancée de ses troupes face au groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) commandé sur le terrain par le général Mohamed Hamdan Dogolo, ont rapporté les medias internationaux.
« Les troupes sont maintenant sur tous les axes de combat, depuis le nord dans la capitale nationale, depuis le district de Khartoum dans le nord, elles se déplacent actuellement vers le sud », a déclaré Yasser Al-Atta, général de l’armée soudanaise.
« Et au sud, mes frères, sur les frontières séparant les districts de Jebel Aulia et de Khartoum de l’État de Gezira, les chars de combat mènent maintenant des batailles féroces et, avec la volonté de Dieu, ils sont victorieux », a-t-il ajouté.
Les forces du Président Al -Burhan, y compris l’armée soudanaise et les milices alliées, ont progressé contre les FSR. Elles ont notamment repris une raffinerie clé au nord de Khartoum ainsi que plusieurs bâtiments clés pour le gouvernement. Depuis le début de l’année, l’armée enchaine les victoires et poursuit son avancée face aux forces paramilitaires.
Selon Amnesty International, le conflit entre les deux parties aurait fait plus de 14 000 morts et plus de 10 millions de déplacés.
Une avancée majeure pour l’armée, mais qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit.
Pour sa part, Amira Abdel-Halim, spécialiste des affaires soudanaises au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, a estimé qu’au Soudan, les revirements de situation sont très fréquents.
« Les gains de l’armée sont importants, mais ne mettront pas fin à la guerre, car plusieurs quartiers échappent toujours au contrôle de l’armée soudanaise. La capitale, comme tout le Soudan, est divisée en deux. En plus, les deux rivaux campent sur leurs positions et ont annoncé que la guerre n’était pas terminée », a-t-il indiqué.
« Les deux camps refusent le règlement politique et les négociations pour instaurer la paix. Ils veulent une solution militaire », a poursuivi l’analyste.
L’origine de la guerre
Tout a commencé en avril 2023, lorsqu’une guerre a éclaté entre l’armée régulière dirigée par Abdel-Fattah Al-Burhan et les FSR dirigées par son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo. Dans la capitale Khartoum, les institutions nationales avaient toutes été envahies et pillées par les paramilitaires au début de la guerre. C’est pour cela que les dernières avancées de l’armée constituent un tournant.
En janvier dernier, l’armée a lancé une offensive pour détruire les FSR. Depuis, elle a repris la majeure partie du quartier gouvernemental du centre de Khartoum, situé juste de l’autre côté du Nil, en face d’Omdurman, elle a repris le contrôle de toute la rive sud du fleuve du Nil bleu et du carrefour. Elle a également sécurisé la route entre le centre-ville et Omdurman, ville jumelle de Khartoum sur la rive ouest du Nil. Mais les FSR restent stationnées dans certains quartiers du centre-ville, notamment à l’aéroport, ainsi que dans le sud et l’ouest de la capitale.
« Les FSR étaient une composante de l’armée soudanaise, c’est ce qui explique leur force. Par ailleurs, elles ont des alliés qui sont aussi puissants, ils les aident militairement et les soutiennent politiquement. Le nombre précis des effectifs des FSR reste inconnu, mais elles sont lourdement armées », a expliqué Amira Abdel-Halim.
Elle a ajouté que le Soudan peut se diriger vers un scénario à la libyenne, c’est-à-dire une division du pays, car les FSR contrôlent pratiquement toute la région du Darfour, dans l’ouest du pays, ainsi qu’une grande partie du sud et assiègent El-Fasher, capitale de l’Etat du Darfour-Nord, la dernière grande ville qui échappe encore à leur contrôle dans la vaste. ACP/UKB