Soudan : l’ONU alerte sur l’escalade des violences

Kinshasa, 23 juin 2025 (ACP).- Les Nations Unies ont alerté sur la multiplication des opérations de pillages des convois et le blocage complet militarisé d’aide humanitaire au Soudan par les paramilitaires, favorisant la famine, le manque de soins aux malades, aux survivants ainsi qu’au personnel soignant au Darfour, ont rapporté les médias internationaux.

«Chaque partie rejette la responsabilité sur l’autre, mais le résultat est le même : l’aide est ralentie et les civils sont affamés. Il s’agit d’actes intentionnels. Le ciblage de la nourriture, des médicaments, des survivants et des travailleurs humanitaires constitue une violation du droit international», a déclaré Mona Rishmawi, experte de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits.

L’institution internationale a dénoncé dans un récent rapport, également l’utilisation d’armes explosives dans des zones densément peuplées. Les enquêteurs de l’ONU ont déploré l’intensification de la guerre civile qui a des conséquences “dévastatrices” pour les civils pris dans le conflit.

« Il existe un lien direct entre la circulation des armes au Soudan, les hostilités armées et la violence qui en résulte, ce qui constitue des violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme », a indiqué Mohamed Chande Othman, président de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits.

En effet, en juin dernier, un convoi de l’ONU, en route vers El Fasher au Soudan a été bombardé à Al Koma, tuant cinq membres du personnel, a ajouté la source.

Par conséquent, les Nations Unies ont exhorté les parties à déposer leurs armes pour mettre fin aux hostilités et à l’afflux d’armes. Une issue contestée par les autorités en place.

Il sied de signaler, qu’environ 12 millions de personnes ont été contraintes de fuir depuis le début du conflit en avril 2023.

L’ONU prévient le risque de génocide « très élevé » au Soudan,

En outre, le risque de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité reste « très élevé » au Soudan, a averti lundi une responsable des Nations Unies, s’alarmant également de la situation à Gaza et du sort de la communauté Peule au Sahel.

« Les attaques continues et ciblées contre certains groupes ethniques, en particulier dans les régions du Darfour et du Kordofan, constituent une préoccupation particulière pour mon mandat. Des attaques à motivation ethnique contre les groupes Zaghawa, Masalit et Fur », a déploré Virginia Gamba, Conseillère spéciale du secrétaire général des Nations Unies.

Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la Conseillère spéciale par intérim du Secrétaire général pour la prévention du génocide a indiqué que le conflit au Soudan entre les forces armées soudanaises et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) continue d’avoir un effet dévastateur sur la population civile.

Alors que la guerre entre dans sa troisième année, des milliers de civils ont été tués et plus de 10,5 millions de personnes ont été déplacées. Les deux parties ont commis de graves violations des droits de l’homme. ACP/JF

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