Suède: le gouvernement veut autoriser les témoignages anonymes pour lutter contre les gangs

Kinshasa, 27 septembre 2024 (ACP).- Le gouvernement suédois a annoncé vendredi 27 qu’il entendait autoriser le recours aux témoins anonymes dans les enquêtes et les procès pour briser «la loi du silence» face aux gangs, a appris l’ACP de source officielle suédoise citée par les médias internationaux.

«Le gouvernement veut autoriser les témoignages anonymes pour lutter contre les gangs. La police suédoise a recensé 363 fusillades ayant fait 53 morts en 2023, la plupart attribuées aux gangs, dans un pays comptant 10,5 millions d’habitants», a déclaré Gunnar Strommer, ministre de la Justice.

«Les gangs criminels menacent et font taire les témoins. Cela signifie que de nombreuses enquêtes criminelles impliquant des réseaux criminels sont difficiles à mener à terme. Il faut briser cette culture du silence et renforcer la protection des témoins.», a-t-il ajouté.

La Suède peine à endiguer les violences des bandes criminelles qui se disputent le contrôle du trafic de drogue à coups de fusillades et d’attaques à l’engin explosif artisanal.

Pour recourir au témoignage anonyme, il faudra qu’il y ait un «risque tangible» que les témoins ou leurs proches soient victimes d’un crime grave, selon le gouvernement.

Le crime présumé pour lequel ils témoignent devra également être passible d’une peine d’au moins deux ans. Il faudra en outre mettre en balance l’anonymat avec la capacité de l’accusé à préparer sa défense. Ce projet de loi est une promesse inscrite au programme de la coalition gouvernementale, soutenue par l’extrême droite, arrivée au pouvoir en 2022 avec comme engagements phares de sévir contre la criminalité et de freiner l’immigration.

Ce projet est vivement critiqué, notamment par le Conseil législatif suédois, qui examine les projets de loi que le gouvernement entend soumettre au Parlement. En mai, il s’est prononcé contre cette proposition, jugeant que les avantages d’un tel système seraient probablement «très limités», ce qui devrait être mis en balance avec les préoccupations d’ordre juridique.

Stommer a assuré que le projet de loi, qu’il souhaite mettre en œuvre au 1er janvier, avait été modifié pour tenir compte de ces préoccupations.

ACP/JF

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