Trois questions à M. Agricole Mwamba, Ambassadeur du Burundi en RDC

Kinshasa, 26 septembre 2024 (ACP).- Le Général de Brigade Agricole Mwamba, Ambassadeur du Burundi en République démocratique du Congo (RDC), est revenu sur la « coopération culturelle » entre la RDC et le Burundi. Selon ce diplomate, le Burundi grave dans sa mémoire de bons rapports d’échanges culturels avec la RDC. A titre illustratif, l’on se souviendra des Congolais qui se sont produits, le 5 juin dernier, au dîner de prestige lors des échanges entre les entrepreneurs venus du Burundi et ceux de la RDC en marge de la 20ème Réunion des parties du Partenariat des Forêts du Bassin du Congo (PFBC) où le Burundi joue la Présidence en exercice de la Commission des Forets de l’Afrique Centrale (COMIFAC).

Question 1 : Quels sont les rapports culturels que votre pays entretient avec la RDC ?

«D’abord, le Burundi et la RDC sont des pays voisins ; nous partageons une grande partie frontalière dans sa partie Est. Aujourd’hui le Burundi est considéré comme un point baignoire. Et dans l’accord général de coopération entre nos pays, figure cette «coopération culturelle». A présent, l’on a pu dénicher des Congolais qui ont évolué au Burundi et qui sont à Kinshasa qui nous ont approché pour initier certaines activités culturelles ensemble. Voilà pourquoi on fait des essais culturels avec le Club Global Acoustic Vision (GAV) : ils nous ont assistés, le 5 juin, pour agrémenter le dîner de prestige lors des échanges sur les partenariats entre les entrepreneurs cités ci-haut, mais aussi le 13 juillet à l’hôtel Fleuve Congo lors de la célébration de 62 ans de l’indépendance du Burundi acquise le 1er juillet 1962. Nous sommes en train d’enregistrer des sociétés congolaises qui nous demandent de chercher le partenariat dans ce secteur culture. Ce domaine marche aussi avec des moyens et peut générer des profits ; l’idée est là, mais les activités culturelles ne sont pas au beau fixe».

Question 2 : Quelles sont les actions menées par le Burundi, qui caractérisent les échanges culturels avec la RDC ?

«Nous accusons en interne des failles au niveau de l’ambassade parce que beaucoup de nos espaces où devraient se tenir ce genre d’activités ont été spoliés. Nous attendons l’aboutissement de restitution de ces endroits et ceci nous permettra de construire et nous épanouir sur le sol congolais, surtout dans ce domaine culturel. L’échange culturel renforce la fraternité ; c’est pourquoi les Congolais sont plus nombreux au Burundi et l’on a beaucoup de quartiers qui sont habités par les Congolais, notamment à Bujumbura, parce qu’ils se sentent à l’aise. Et je pense qu’ils investissent plus dans la culture congolaise que les Burundais à Kinshasa. Pour preuve d’exemple, sous l’encadrement de l’Ambassade de la RDC à Bujumbura, les Congolais ont exhibé une démonstration culturelle musclée la semaine ayant précédé la célébration de 64 ans de l’indépendance de la RDC acquise le 30 juin 1960. Le grand problème, c’est que l’on ne trouve pas encore de pas de géant dans le renforcement culturel sur le plan bilatéral, en faisant une animation culturelle qui va dans le sens de renforcement de la diplomatie culturelle. Les moyens pour l’instant sont limités, mais cela fait partie des éléments de notre cahier de charge. On a déjà fait des jalons».

Question 3 : La République démocratique du Congo a réussi à inscrire sa musique «Rumba» sur la liste des patrimoines culturels immatériels de l’humanité. Qu’est-ce que le Burundi compte aussi faire et proposer à l’UNESCO comme élément d’identité culturelle pure pour l’humanité ?

«Le Burundi aussi a réussi à faire enregistrer le «tambour sacré» au patrimoine de l’UNESCO ; on parle de tambour sacré parce que derrière il y a des rites à respecter, telle que la femme qui ne peut pas jouer au tambour, car le tambour représente la «femme sacrée». C’est cela justement la signification du tambour : le tambour a des seins et autres parties comme des traits humains. Le tambour était un moyen de communication dans notre histoire ancienne. Par exemple, lorsque l’on battait le tambour, cela signifiait «allons à la journée de bénédiction de semences, UMUGANURO». Le tambour demeure avec son caractère sacré. La culture burundaise est très riche. Et, concernant les relations diplomatiques entre le Burundi et la RDC, elles sont au beau fixe depuis l’avènement au pouvoir des deux présidents actuels». ACP/C.L.

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